Catégorie : Actualités

Penser et agir dans la complexité : prochain séminaire le 07 mai



La prochaine séance du séminaire Penser et agir dans la complexité aura lieu le mercredi 07 mai au CICP – Paris 11ème arrondissement.

Nous vous donnons rendez-vous à 20 h 30 au CICP de Paris (21ter Rue Voltaire, 75011). Comme toujours, l’entrée est libre et sans inscription.

Il sera également possible de suivre la réunion et d’intervenir par visioconférence à partir du lien Zoom qui sera communiqué 48 h avant la séance.

Les précédentes séances sont accessibles en vidéos ou en podcasts.

Pour voir ou revoir la séminaire d'avril :

https://www.youtube.com/watch?v=zupsUwe_rCs&list=PLFMW9xk8gc6qoUOpM947TFmEtyh1UFut1&index=1

A vos agendas : prochain séminaire du Collectif Malgré Tout, mercredi 07 mai !



Le prochaine séance du séminaire Penser et agir dans la complexitéaura lieu le mercredi 07 mai au CICP – Paris 11ème arrondissement.Si vous ne pouvez pas venir en présence un lien Zoom sera communiqué 48 h avant la séance.

Nous vous donnons rendez-vous à 20 h 30 au CICP de Paris (21ter Rue Voltaire, 75011).Comme toujours, l’entrée est libre et sans inscription.

La station de métro Rue des Boulets est située sur la Ligne 9 du métro de Paris. Elle est desservie en correspondance par le bus 56.

Il sera également possible de suivre la réunion et d’intervenir par visioconférence à partir du lien Zoom qui sera communiqué 48 h avant la séance.

EXPULSION DE LA GAÎTÉ LYRIQUE : ETAT FASCISTE, MAIRIE COMPLICE



Hier soir, quelques heures après la parution de l’arrêté d’expulsion de la Gaîté Lyrique, nous nous sommes rassemblés massivement. Toute la nuit, des centaines de personnes se sont mobilisées en résistance aux côtés du Collectif des Jeunes du Parc de Belleville, pour exiger un toit pour tous.tes les occupant.e.s.

Rien dans cette opération ne s’est déroulé dans le respect du droit et des personnes présentes. Moins de 24h se sont écoulées entre la publication de l’arrêté et le début de l’expulsion, l’opération devait commencer à 6h, les policiers nous ont chargé.es dès 5h40. Après cette première charge, nous avons attendu des heures dans le froid, nassé.es, sans pouvoir soigner les blessé.es. Nous avons ensuite été gazé.es, matraqué.es, interpellé.es arbitrairement et pourchassé.es dans les rues et bouches de métro.

Aujourd’hui, nous avons subi le déploiement total du racisme dans l’indifférence de la plus grande Mairie française dite de gauche :

racisme d’un gouvernement qui déploie un dispositif quasi-militaire pour évacuer des jeunes déjà sortis du bâtiment occupé,

racisme des médias et des fascistes qui chaque jour nous ont harcelé et provoqué,

racisme de la police qui a séparé les “associatifs” des “migrants” pour procéder aux contrôles d’identités, nous a traqué et interpellé jusque dans les cafés adjacents

racisme d’un système qui refuse de nous intégrer alors que nous demandons juste à vivre, étudier, travailler, être considéré.es comme égaux et égales.

En un an, nous avons observé la lâcheté de la Mairie de Paris : alors que nous occupions la Maison des Métallos pour revendiquer un toit, la Mairie disait que nous devions cesser d’investir leurs bâtiments et engager un vrai rapport de force avec l’Etat. Ces trois derniers mois à la Gaité, nous avons visibilisé notre combat et renforcé notre réseau de solidarité. Nous avons laissé l’opportunité à la Mairie de se battre à nos côtés pour nos droits. Elle ne l’a pas fait et pire encore : ce matin, Mme Hidalgo a préféré intervenir sur la matinale de France Inter, estimant qu’à “ce stade, c’est ce qu’il fallait faire”, en parlant de l’expulsion brutale sans solution que nous venions de vivre. La Maire de Paris a menti en direct en affirmant qu’il y avait des propositions d’hébergement à Paris, c’est faux : un seul bus a été déployé, direction Rouen, pour une durée de trois semaines. La honte !

Ce soir, tout le monde se demande où nous allons dormir, nous les 450 jeunes expulsé.es, parce que même dans la rue, nous sommes traqué.es sans pouvoir nous déplacer librement, encore moins poser une tente. Des dizaines de personnes sont blessées, tout le monde est traumatisé. En tout, on dénombre une grosse cinquantaine d’interpellations. Six de nos camarades en recours de minorité ont été libérés avec des OQTF. Une dizaine de jeunes sont toujours en garde à vue aux commissariats du 18ème et 12ème, risquant un transfert en CRA.

Nous n’avons jamais vécu une telle situation en plein Paris. Que tout le monde prenne conscience de ce qui se joue autour de notre lutte : il ne s’agit pas seulement du droit à l’hébergement pour les mineur.es isolé.es, mais bien d’une bataille contre l’extrême-droite et son monde.

Nous appelons à un rassemblement dès maintenant devant les commissariats du 18eme (rue de l’Evangile) et du 12ème arrondissement (rue Aubrac).



Ce samedi 22 mars, à l’occasion de la marche internationale contre le racisme, rejoignez notre cortège.

Samedi 15 février, 16h: Pour la libération de tous les prisonniers politiques en Iran. Femme, vie, liberté!



Le Conseil démocratique de Paris - pour le soutien aux mouvements populaires en Iran appelle à un rassemblement à Place de la Bastille ce samedi 15 février de 16h à 18h.

Vidéo d'appel à soutien du Collectif des Jeunes du Parc de Belleville



Vendredi 7 février aura lieu l'audience au Tribunal Administratif suite à la procédure d'expulsion engagée par la Mairie de Paris. Le rendez-vous est fixé à 13h Place Baudoyer.

Page instagram du Collectif: https://www.instagram.com/belleville.mobilisation/?hl=fr

Cagnotte solidaire pour soutenir le Collectif (qui assure actuellement 450 repas par soir): https://www.helloasso.com/associations/liberte-egalite-papiers/formulaires/1

https://www.youtube.com/watch?v=lDpSBdUMlu8

Communiqué du Collectif des Jeunes du Parc de Belleville - 30ème jour de l'occupation



Nous avons attendu tout ce temps sans recevoir de réponses de la Mairie, et c’est maintenant, après un mois, que la Mission d’urgence sociale accepte une réunion formelle avec le Collectif. On espérait que ce soit l’occasion pour discuter des propositions d’hébergement, mais tel n’a pas été le cas. Ils sont venus nous expliquer où on peut se laver et manger, mais surtout ils nous ont communiqué l’intention de lancer une procédure judiciaire d’expulsion au Tribunal Administratif, la venue d’un huissier et un comptage par la police municipale tous les jours.

Quelle honte : où est l’action sociale dans tout ça ? Nous, on savait où nous laver et où manger même avant leur venue et avant l’occupation de la Gaîté Lyrique. Tous les soirs le collectif fournit 350 repas, financés avec la caisse de solidarité. Nous ne voulons pas de leur hypocrisie : au lieu de faire semblant de se préoccuper pour nous, ils auraient pu nous proposer une solution digne. La bonne nouvelle c’est qu’aujourd’hui nous sommes plus de 300 jeunes à occuper ce lieu : c’est seulement grâce à l’action et à la détermination du Collectif que la quasi-totalité des jeunes à Paris sont à l’abri, même si c'est dans des conditions très dures.

Pendant ce temps, les différentes institutions, les centres d’évaluations, les associations comme France Terre d’Asile dirigent les jeunes vers la Gaîté, le seul lieu où un mineur en recours puisse passer la nuit à l’abri. Cela prouve que rien n’est organisé pour nous, par une mairie qui s’est positionnée publiquement contre la loi immigration le 27 janvier 2024 et qui refuse de mettre en place une vraie politique d'accueil. Contrairement à ce qui se fait en Espagne et en Italie. On se demande donc en quoi la « mission d’urgence sociale » accomplit sa mission de trouver une solution avant que la situation n’empire et ne devienne encore plus urgente.

La mairie pense à une procédure d'expulsion alors que nous demandons une protection. Chaque année, la Mairie organise une “Nuit de la Solidarité” pour compter les gens qui dorment à la rue. Alors qu’ils ne cherchent aucune solution d’accueil réelle. Ils font semblant de se soucier d’eux et de les aider, pour se couvrir politiquement. Compter n’est pas accueillir. Nous ne sommes pas du bétail. On en a marre de tout ça. Si la Mairie n’est pas d’accord avec la politique raciste de l’État, elle n’a qu’à s’y opposer publiquement et montrer que d’autres manières de faire sont possibles.

Le Collectif dénonce et démasque l’hypocrisie de ces institutions, et pour cela organise une manifestation le samedi 11 janvier à 15h00, au départ de la Gaîté Lyrique occupée jusqu’à l’Hôtel de Ville.

Pour gagner, le collectif a besoin de soutien. On appelle toustes celleux qui ont compris la gravité de la situation et la nécessité d’affronter le racisme et le fascisme à se mobiliser avec nous dans les jours à venir. Militant.es, syndicalistes, retraité.es, étudiant.es, travailleur.euses, chômeur.euses, on est tous et toutes concerné.es !

Samedi 11 janvier à 15h: manifestation à partir de la Gaîté Lyrique occupée!



Depuis le 10 Décembre, nous occupons la Gaîté Lyrique, un établissement culturel qui appartient à la Mairie de Paris. Nous sommes plus de 250 jeunes venus d’Afrique et d’autres coins du monde, âgés de 14 à 17 ans. L’occupation de ce lieu est un moyen de revendiquer notre droit au logement. Ce lieu n’est pas fait pour dormir, mais, en ce moment d’hiver, dormir dehors est un risque pour nous. Nous voulons que la mairie, la préfecture ou l’État prennent leurs responsabilités, et trouvent une solution d’hébergement dans les plus brefs délais.

Nous vivons des situations très difficiles: les problèmes d’accès à la santé, à la nourriture, ainsi que l’effectif qui ne cesse d’augmenter chaque jour. Ça fait maintenant un mois que nous sommes là, sans réponse. Nous savons que la mairie a les moyens de répondre à cette situation d’urgence, et que l’État peut réquisitionner les nombreux bâtiments vides à Paris. Si ils ne le font pas, c’est parce qu’il y a un système raciste qui est en place, et qui ne donne aucune chance aux personnes de couleur. Ils essaient de nous endormir, mais nous ne nous laisserons pas faire. C’est pourquoi nous continuerons notre occupation à la Gaîté Lyrique et à manifester dans les rues de Paris.

Nous invitons toutes les organisations de luttes, les syndicats, ou toute personne révoltée par le fascisme grandissant, à venir participer à notre manifestation

SAMEDI 11 JANVIER À 15H, au départ de la Gaité Lyrique jusqu’à l’Hôtel de Ville, ainsi que le DIMANCHE 12 JANVIER à 18h devant la Gaité Lyrique, pour un grand rassemblement de soutien.

C'EST NOEL ET 250 MINEUR.ES ISOLÉ.ES DORMENT SUR LE SOL DE LA GAÎTÉ LYRIQUE



Depuis maintenant deux semaines, le Collectif des Jeunes du Parc de Belleville occupe la Gaîté Lyrique. Deux semaines de discussions entre la Mairie de Paris et la direction de ce lieu culturel, sans nous tenir au courant de quoi que ce soit.

La Mairie a choisi d’ignorer ses devoirs et de nous abandonner pendant les fêtes alors qu’ils auraient pu faire le nécessaire pour nous héberger avant les vacances. Ils nous condamnent donc à passer deux semaines dans l’attente et l’incertitude.

Peut-être qu’ils se disent que nous ne dormons plus dehors, alors tout va bien pour nous. Mais nous sommes toujours dans des conditions défavorables : nous dormons à 250 dans une seule pièce à même le sol. Sans l’aide de nos différents soutiens (associations, syndicats, collectifs, etc), qui ont abandonné leurs vacances et qui s’organisent pour faire des permanences médicales, scolaires et juridiques ici, nous serions complètement à l’abandon.

Ils ont décidé de nous laisser ici dans l’objectif de nous endormir, pour qu’on ne parle plus de nous, mais nous n’allons pas baisser les bras, nous allons continuer à lutter.

Nous avons découvert lundi le nouveau gouvernement de François Bayrou. Avec le retour de Bruno Retailleau et Gérald Darmanin, nous savons que de nouvelles attaques sur les droits des immigré.es arriveront en 2025. Nous appelons la Mairie de Paris à agir au plus vite avant l’arrivée de nouvelles lois qui vont encore plus nous criminaliser et nous précariser.

“Paris, ville d’accueil et d’intégration”, où sont les centres d’accueil pour les MNA en recours ? Combien de bâtiments devrons-nous encore occuper pour enfin sortir de la rue ? Les gymnases dans lesquels vous nous hébergez après nos occupations sont des solutions temporaires, il est temps pour vous de mener de vraies actions concrètes et pérennes.

En l’absence de réponse de l’État, vous devez agir.

La cagnotte du collectif en ligne : https://www.helloasso.com/associations/liberte-egalite-papiers/formulaires/1

Le Collectif des Jeunes du Parc de Belleville occupe la Gaité Lyrique à Paris



Pour suivre le collectif, suivre la page instagram belleville.mobilisation.

Nous partageons leur dernier communiqué:

Sixième occupation : on ne retournera pas sous les ponts !

Depuis le 10 décembre 2024, le Collectif des Jeunes du Parc de Belleville occupe la Gaîté Lyrique, un lieu culturel de la Ville de Paris. Nous sommes près de 250 jeunes à l’intérieur, c'est-à-dire la quasi-totalité des mineur.es non-accompagné.es qui dormaient dehors il y a encore quelques jours. Avec le soutien du lieu, nous exigeons de l’État des solutions d’hébergement dignes et pérennes. En l’absence de réponse du gouvernement, c’est à la Mairie qu’il incombe la responsabilité de mettre à l’abri celles et ceux qui dorment dans ses rues.

En attendant que les institutions réagissent, ici, on s’auto-organise et on lutte. Grâce à la mobilisation et la solidarité, nous cohabitons avec le public et nous assurons le petit-déjeuner et un dîner chaud pour chacun.e d’entre nous. Chaque jour, des centaines de personnes se rassemblent devant la Gaîté Lyrique et participent à nos assemblées générales.

Nous dénonçons les fausses informations qui circulent à propos de nous et nous ne nous laisserons pas faire. Si nous occupons ce bâtiment, c’est parce qu’une fois sur le territoire français, nous devons passer une évaluation de minorité afin d’être pris.es en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance. Cette évaluation raciste et expéditive réfute très souvent notre minorité. Notre seule option est alors de contester cette décision auprès d’un.e juge pour enfants : un recours qui prend entre 7 et 12 mois durant lesquels nous n’avons aucun statut reconnu par les institutions, qui en profitent pour piétiner nos droits.

Notre collectif, avec la conviction que la lutte pour le respect de nos droits doit être menée par nous-mêmes, n’a cessé depuis un an d’interpeller les autorités en occupant des bâtiments et en interrompant des événements publics. Nous savons que notre situation n’est pas due à un manque de moyens, mais est le résultat de choix politiques répétés visant à précariser et criminaliser les personnes migrantes.

Nous le répétons : nous ne quitterons pas la Gaîté Lyrique sans proposition d’hébergement digne.

Nous exigeons :

Un hébergement immédiat pour les 250 occupant.es de la Gaîté Lyrique;

Que Madame Hidalgo et Madame Filoche fassent preuve de courage en se tenant à nos côtés pour réclamer à l’État les moyens nécessaires à notre prise en charge;

Que toutes les forces de gauche participent à la lutte contre le racisme, pour un système d’accueil digne et l’égalité des droits de toutes et tous

Rejoignez-nous chaque jour à 18h devant la Gaîté Lyrique, suivez-nous sur les réseaux sociaux et contribuez à notre cagnotte.

https://www.helloasso.com/associations/liberte-egalite-papiers/formulaires/1

Pour signer le communiqué, répondez à ce mail.

Le Collectif des Jeunes du Parc de Belleville

Certains articles de presse sur l'occupation:

https://www.humanite.fr/societe/acces-au-logement/en-lutte-contre-le-racisme-systemique-et-le-manque-dhebergements-a-paris-les-jeunes-du-parc-de-belleville-occupent-la-gaite-lyrique

https://www.nouvelobs.com/societe/20241216.OBS97905/se-battre-pour-nos-droits-sans-solution-d-hebergement-pres-de-250-mineurs-isoles-occupent-la-gaite-lyrique-a-paris.html

https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/12/16/a-paris-la-gaite-lyrique-occupee-par-200-migrants-mineurs-isoles-en-quete-d-hebergement_6452359_3224.html

La menace fasciste se précise d’autant que Milei appelle à la création de l'Internationale Brune!



Par Yorgos Mitralias

"Il est de notre devoir moral de défendre l’héritage de notre civilisation occidentale. L'Occident est en danger...Nous ne devons pas laisser le socialisme avancer. Nous devons s'unir et établir des canaux de coopération à travers le monde. Nous pourrions nous considérer comme une Internationale de droite, un réseau d'entraide composé de tous ceux qui souhaitent diffuser les idées de liberté dans le monde". Cet appel en faveur de la fondation d'une Internationale de l’extrême droite doit être pris très très au sérieux.

D'abord, parce que celui qui a prononcé ces paroles n'est pas n'importe qui, c'est le président d'Argentine et le coqueluche des fascistes et autres extrémistes de droite de par le monde Javier Milei. Ensuite, parce que parmi ceux qui les ont applaudi ont été l'ex-président du Brésil Jair Bolsonaro,le chef de Vox et des Franquistes espagnols Santiago Abascal, le stratège du néofascisme international Steve Bannon, et surtout la co-présidente du Republican National Committee et belle-fille de Donald Trump Lara Trump. Et aussi, parce que cet appel a été lancé au cours de la récente rencontre à Buenos Aires, de la Conférence d'action politique conservatrice (CPAC), la très puissante et incontournable organisation des réactionnaires américains, laquelle devient de plus en plus internationale et radicale d’extrême droite. Et enfin, parce que des éminences de l’extrême droite mondiale, comme la méta-fasciste première ministre italienne Giorgia Meloni ou le premier ministre hongrois Victor Orban se sont déjà prononcé en faveur de la création d'une telle Internationale.

Mais, ce n'est pas tout. Ce qui rend cet appel encore plus crédible et donc encore plus alarmant, c'est que le grand capital international se montre désormais de plus en plus intéressé, sinon favorable à Milei et à ses idées, considérées il y encore peu farfelues et extrémistes. Comme par exemple le britannique The Economist, le bateau amiral de la presse financière bien-pensante internationale, qui n'a pas hésité il y a quelques jours, à faire pratiquement l’éloge de Milei et de ses "exploits" économiques. A tel point que le même Economist est allé jusqu’à conseiller Trump d'oublier son protectionnisme, de suivre l'exemple de Milei et d’appliquer durant sa nouvelle présidence, les...thérapies de choc du très libertarien président d'Argentine. Et pour tout dire, ces éloges de Economist semblent faire école, car, victoire de Trump aidant, le pestiféré qu’était Milei jusqu’à récemment, est en train d’avoir actuellement les faveurs de la presse de droite des pays européens…

Cependant, il est à supposer que ce soudain virage des grands médias européens en faveur des politiques de Milei n’est pas dû seulement à des affinités idéologiques. Manifestement, il est aussi dû au fait qu’en bon libertarien, Milei prône la totale liberté de commerce, c'est-à- dire une politique diamétralement opposée au protectionnisme agressif prêché par Trump. Un protectionnisme qui, évidemment, fait peur aux bourgeoisies européennes, d’autant plus que Trump multiplie les menaces d’imposer des tarifs douaniers exorbitants sur leurs produits.

D’ailleurs, c’est exactement ces politiques protectionnistes de Trump qui devraient diviser l’extrême droite internationale, interdisant qu’elle puisse regrouper toutes ses forces dans une unique Internationale. Par exemple, on voit mal comment pourraient coexister durablement dans une même Internationale l’Amérique de Trump et la Russie de Poutine, quand Trump menace d’imposer les tarifs douaniers de 100 % sur les produits des pays membres de BRICS, si ces pays, dont la Russie, adoptent des politiques qui « dédolarisent » l’économie mondiale et sapent la suprématie du dollar. De l’autre côté, Milei qui est contraire à tout protectionnisme, et devrait donc s’aligner sur les positions des Brics, a déjà exclu catégoriquement que son Argentine adhère aux Brics, lesquels ne partagent pas du tout ses politiques libertariennes.

Toutefois, ces -bien réelles- difficultés que rencontre la construction de l’Internationale Brune de nos temps, ne devraient pas nous inciter à considérer que sa création est condamnée d’avance à l'échec. Car, même divisés, les néofascistes et autres extrémistes de droite ont toujours le vent en poupe, se coordonnent, passent à l'attaque et menacent comme jamais depuis 80 ans, nos droits, nos libertés et nos vies. D’ailleurs, comme nous l’écrivions déjà il y a plus de deux ans, en août 2022, « depuis la fin de la dernière guerre mondiale, jamais autant qu’aujourd’hui ne s’est fait sentir la menace représentée par une extrême droite revigorée, agressive et qui monte presque partout en flèche. Pourquoi ? Mais, parce qu’à l’opposée de ce qui se passait durant les dernières 6-7 décennies, maintenant cette menace ne provient plus de quelques groupuscules ou même petits partis de nostalgiques de l’entre deux-guerres, mais d’une nouvelle droite décomplexée qui gouverne ou s’apprête à gouverner même des pays catalogués parmi les plus grandes puissances de ce monde!».(1)

Cependant, l’heure n’est ni à la résignation ni au défaitisme au moment où se succèdent les bonnes nouvelles qui montrent que rien n’est encore perdu, que ceux d’en bas continuent à se battre, et parfois avec succès. Comme par exemple la gauche radicale française qui contrecarre les plans antidémocratiques de Macron en faisant tomber le gouvernement Barnier. Ou et surtout le peuple sud-coréen et sa mobilisation exemplaire qui non seulement fait avorter le coup d’état du président réactionnaire et va-t-en guerre, mais passe aussi à la contre-attaque. Et plus que tout autre, le peuple (en armes) syrien qui fait tomber le boucher Assad fils et son régime, un des plus barbares, sanguinaires et réactionnaires de ce dernier demi siècle.

Il y a plus de deux ans, nous écrivions déjà que « la perspective, tout à fait réelle, que Poutine pourrait faire la jonction avec un Trump II ré-installé à la Maison Blanche dans deux ans, devrait être prise très au sérieux par les antifascistes et les démocrates de par le monde qui doivent préparer leur riposte au plus vite. Avec ou sans Internationale Brune, l’extrême droite représente désormais une menace existentielle pour nous tous ». Malheureusement, bien que cette prévision, qualifiée à l’époque de «catastrophiste » par certains, s’est vérifié, la gauche internationale continue de sous-estimer le danger et se montre aussi inapte à se mobiliser pour affronter la menace néofasciste que la gauche (communiste et social-démocrate) des années ‘30.

Pourtant, l’appel de Milei, qui constitue un pas décisif vers la création de l’Internationale Brune, devrait nous rappeler que le temps presse comme jamais dans les derniers 80 ans. Alors, allons-nous voir l’histoire se répéter et que la barbarie fasciste triomphe sans que nous réagissions avant qu’il ne soit trop tard ?

Note

1. Vers l’Internationale Brune de l’extrême droite européenne et mondiale?: https://www.cadtm.org/Vers-l-Internationale-Brune-de-l-extreme-droite-europeenne-et-mondiale

“Hay una fascinación total por la tecnología, pero sin reflexión”



Entrevista de Miguel Benasayag por Revista Critica.

La rutina de Buenos Aires no da respiro. Durante su estadía en la capital argentina, Miguel Benasayag alterna el tiempo entre reuniones de trabajo, videollamadas con colegas de Francia (su lugar de residencia desde 1978) y la vida familiar con su pareja y la pequeña hija que tienen. En esa agenda apretada entran también entrevistas periodísticas y presentaciones de libros. A los más de 40 títulos que llevan la firma de este psicólogo, filósofo e investigador inquieto se sumaron recientemente La inteligencia artificial no piensa (el cerebro tampoco) (Prometeo, 2023) y Contraofensiva. Actuar y resistir en la complejidad (Prometeo, 2024).

Lo que trajo a Benasayag al país sobre el final de 2024 es, también, el lanzamiento del colectivo A Pesar de Todo, un equipo de investigación multidisciplinario que piensa en América latina los temas que aborda Malgré Tout, el colectivo base, en Europa. En sus reflexiones se mezclan el pasado militante en los setenta (fue parte del PRT-ERP), la rigurosidad científica para investigar la hibridación entre humanos y máquinas (con la emergencia de la Inteligencia Artificial) y la vocación de pensar los modos en que se puede construir poder para transformar el estado actual del mundo.

–Vos estás muy conectado con Argentina porque parte de tus equipos de trabajo están acá y también tenés afectos en el país. Pero, ¿con qué te encontraste in situ, para lo bueno y para lo malo, con relación a la percepción que tenías de este tiempo de Milei?

–Lo fundamental es ver que está haciendo realmente lo que dijo: que está desregulando todo, que realmente la gente está mal. Nosotros ahorramos todo el año para los viajes y, en general, la plata que ahorramos alcanza para vivir acá. Pero ahora no, esta vez está muy duro. Se ve eso y se ve como que la gente está podrida, una especie de cansancio, de desilusión. Tiene un lado un poco vencido y, por supuesto, sin ninguna oposición clara. Es una situación un poco así... desinflada.

–¿Y hay algo que te dé esperanza? Tus días en Buenos Aires coincidieron con las tomas de las facultades también. ¿Algún fueguito encendido esperanzador?

–No, bueno, lo que sí hay en la Argentina, para alguien que vive en Francia, es que siempre acá hay una polenta, una fuerza, una inventividad. Más allá de todo lo que pasa, hay mucha vida acá. Yo estuve hace cinco meses cuando fue la primera gran marcha por la universidad, y ahora están las tomas. Estuve en una facultad, en José C. Paz, estuve un poco acá y allá. Entonces, efectivamente, sí, es insumergible la Argentina. Pase lo que pase, hay algo acá de una polenta que siempre da alegría; a pesar de todo, da alegría. La gente está viva, la gente sigue teniendo proyectos. Pero es cierto, creo, que ya no es la Argentina, sino un poco una situación mundial de un punto de interrogación inquietante. O sea, nadie sabe muy bien qué está pasando y adónde estamos yendo.

–En el documento de presentación del colectivo A Pesar de Todo está planteada la cuestión de la complejidad de la época y los integrantes se asumen en estado de pregunta. De alguna manera, las respuestas que había para el mundo del siglo XX ya no existen y ahora se multiplicaron y aceleraron las preguntas.

–Uno podría decir con esta fórmula que el gran cambio que se está viviendo a nivel mundial, este cambio de época, tiene que ver realmente con la agonía final de Occidente; el paso de la modernidad, con su crisis, a la hipermodernidad tecnológica. Hay un mundo que pasó de una fe total en el futuro a tener mucho temor de lo que va a venir, porque no se sabe lo que va a venir. Nosotros pensamos que la complejidad no es un método de análisis, una teoría, sino el nombre de la época que se abrió, donde hay mucho de desconocido, no conocible inclusive.

–¿Qué rol juega la tecnología en esta complejidad?

–La diferencia entre la técnica como herramienta y la tecnología actual es que la tecnología no es una herramienta para el humano, sino que la tecnología crea un mundo, un mundo diferente donde el humano tiene que adaptarse y ver cómo puede hacer. En este caso, Milei es un poco la vanguardia, porque impone ese mundo del funcionamiento, de la Inteligencia Artificial, deja de lado toda preocupación por la vida. Milei es la reacción, en el sentido reaccionario, el ala más dura dentro de esta nueva época de la complejidad. Y las fuerzas progresistas, democráticas, las izquierdas tienen dificultad para encontrar modos de actuar dentro de esta complejidad, porque todas esas fuerzas siempre se constituyeron con una promesa de futuro; y ahora, no poder calcular nada con respecto al futuro, estar en una especie de presente permanente, impone buscar otros modos de pensar, de comprender, de actuar.

–En algún momento, la consigna de lucha era “¡proletarios del mundo, uníos!”. ¿Hoy se podría pensar, porque esto también está sucediendo a escala global, una unidad de las luchas o la respuesta a la complejidad tendría que venir de manera más localizada?

–La unidad de la lucha es complicada para mí, para nosotros, para el colectivo. Es complicada porque la unificación de la lucha muchas veces lo que dio es una especie de embudo donde finalmente un montón de causas de lucha quedaban rezagadas. Por ejemplo, para la gente de mi generación, durante la lucha de izquierda había la contradicción principal y la secundaria. Entonces, por ejemplo, cuando las mujeres decían “bueno, pero se trata también de feminismo”, les contestaban “el feminismo sí, pero primero la lucha de clases”. O sea, la idea de la convergencia de luchas, en general, es una trampa, y es una trampa también porque el sistema es unificado. El sistema está unificado y en todos lados, unificado y difuso. Pienso que hay que aprender a hacer luchas, resistencias, creaciones diversas, de manera múltiple. Después las alianzas son siempre posibles, pero hay que tener cuidado, deshacerse de esta idea de que tenemos que alinearnos en las fuerzas opositoras para conseguir un lugar de poder. Lo que hay que olvidar es esta idea de que el poder es el lugar del cambio. Un elemento fundamental dentro de la complejidad es ése: el poder no es el lugar del cambio. Todas las luchas horizontales han cambiado el mundo. Todas las luchas verticales que apuntaban al poder, cuando triunfaron hicieron lo contrario que querían. Y la oposición a esa toma del poder, digamos, que es más verticalista o un poder encumbrado, sería el poder y la potencia localizada.

–¿Por dónde creés que viene la salida?

–Bueno, no sé si la salida. Sacamos este libro, Contraofensiva, que es en realidad el resultado de varios años de trabajo con Raúl Zibechi y con otros compañeros de Brasil, de acá, de Francia, Italia. ¿Cómo podemos pensar hoy este actuar en la complejidad? Nosotros pensamos que no hay absolutamente ninguna perspectiva visible, por lo menos, de un cambio de las relaciones de fuerza. O sea, la destrucción va a continuar, lo que está pasando va a continuar y se va a acentuar. Entonces, nosotros decimos que hay que apuntar a lo que llamamos la resistencia de creación, en el sentido de crear, de manera múltiple, conflictual, sin comisarios políticos, diferentes modos de vida, de relación con los otros, consigo mismo, de producción. No porque esto poco a poco va a hacer cambiar la cosa, sino porque lo nuevo tiene que empezar a existir ahora y no la promesa de “primero tomamos el poder y después cambiamos las cosas”. Desde nuestro punto de vista, hay que crear nuevas posibilidades, nuevas relaciones, pero no hay ninguna promesa ni salida visible por el momento.

–¿Esta confluencia tecnopolítica del nuevo ascenso de las derechas y la vida social tan imbricada con lo digital se dio por casualidad? ¿O podemos ponermos más conspiranoicos y pensar en un plan del capitalismo en este tiempo?

–Yo no creo que haya un Big Brother. Creo que hay procesos y dentro de esos procesos hay gente que empuja de ese lado. Justamente, un análisis desde la concepción de la complejidad parte de la idea de una cierta autonomía de los procesos. En todo caso, más allá de todo Big Brother hipotético, es cierto que la emergencia de las nuevas tecnologías, con el agotamiento del capitalismo de la modernidad, coincide para relanzar una nueva época del capitalismo: el capitalismo neoliberal, con una fuerza terrible. Yo no creo que forzosamente el mundo algorítmico sea reaccionario, pero por el momento hay una consustancialidad, una unidad total entre el mundo de la alta tecnología y el mundo neoliberal que virtualizan la vida, que nos hacen cada vez más impotentes y más utilizables.

Cerebros reseteados

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Benasayag tiene un largo recorrido en el campo de las neurociencias, aunque su enfoque no se inscribe en la tendencia mayoritaria de especialistas que comparten estante entre libros de autoayuda. Las investigaciones en el laboratorio, en su caso, siempre están atravesadas por la perspectiva política y las transformaciones sociales de la época.

En uno de los experimentos para estudiar la afectación cerebral que produce la tecnología, tomaron dos grupos de nuevos choferes de taxis: uno en Londres y otro en París. El grupo de Londres salía a conducir por las calles sin asistencia tecnológica, mientras que el grupo de París se valía del GPS.

Al cabo de tres años, los choferes que se apoyaban en el GPS para geolocalizarse sufrieron una atrofia en los núcleos subcorticales del cerebro que se encargan de la ubicación espacio-temporal. En criollo: las partes del cerebro en desuso se fueron marchitando.

La sorpresa mayor de Benasayag no fue este descubrimiento, sino presentar a la comunidad científica los resultados y que no hubiera una reacción de sopresa, sino un asentimiento complaciente. Algo parecido a la sensación de un destino irreversible para la humanidad... con validación científica.

–De los trabajos que vos venís realizando desde hace años con tu equipo de investigación, vinculados a lo que vos llamás las delegaciones cerebrales en la tecnología, ¿qué es lo que más te llamó la atención o te alarmó sobre el estado de la humanidad en este contexto?

–Lo más inquietante son dos cosas. Una, efectivamente, esta delegación masiva de funciones individuales, sociales, económicas, todo, hacia las máquinas. Nosotros delegamos en el GPS la orientación, pero en realidad la sociedad delega en las máquinas la macroeconomía, la demografía, la epidemiología, todo está delegado. Eso provoca una debilitación, por supuesto, de las capacidades cerebrales. Por otro lado, es cierto que todo muestra que la dependencia individual o del grupo a las máquinas es muy nefasta; por empezar, para los chicos. Todas las experiencias científicas muestran que la relación demasiado continuada, que crea una dependencia para los adultos, es nefasta, pero para los chicos es realmente peligrosa. Una preocupación sería ésa. Después, por supuesto que yo no soy tecnófobo para nada, yo pienso que lo que hay que hacer es aprender a ver cómo la humanidad se las arregla con la máquina, porque la máquina está acá para quedarse. Por el momento es muy inquietante, porque hay una fascinación total pero no hay una reflexión. La gente aparece como felizmente vencida, dicen “bueno, yo entiendo que es jodido, yo entiendo que esto va mal”, pero no hay una reacción. Hay algo ahí un poco inquietante, efectivamente, porque es cierto que la gente empieza a darse cuenta que es complicado, pero esa complicación, ¿qué tiene como efecto político? Bueno, creo que estamos debilitando la capacidad de un pensamiento crítico, la capacidad de una comprensión compleja. Es muy inquietante.

–En esta discusión en torno de la Inteligencia Artificial hay un gran temor y se pierde de vista que detrás de eso hay creación humana. La importancia también de hasta dónde el ser humano puede poner un límite o tratar de direcccionarla en un sentido que sea mejorador de la humanidad. Pareciera que está creado el cuco y que ahora ya no se puede controlar, siendo que es una creación humana también.

–Sí, pero el hecho de que sea una creación humana no quiere decir que nosotros podamos controlarla. O sea, es una potencia, son potencias muy muy fuertes que tenemos mucha dificultad al manejarlas, regularnos con ellas. Es lo mismo que si uno dijera “bueno, está la bomba atómica, que la hicieron los humanos”, pero vos ves bien que desde el momento que está el arma atómica hay algo que cambió en la faz del mundo. Primero, porque está la posibilidad del apocalipsis; y segundo, porque efectivamente eso modifica las relaciones de fuerza. Aparte, no sabemos muy bien si lo pueden utilizar o no, o si de alguna manera va a haber una especie de escalada no querida por nadie y se utiliza. Hay que tener cuidado con la idea de que fue creada por los humanos, entonces es manejable por los humanos. Porque no hay humano y tecnología, es una hibridación. Yo creo que hay que tener prudencia con esta idea un poco demasiado optimista de que porque nosotros lo creamos, nosotros podemos manejarlo. Eso en realidad no es tan así.

–¿La imbricación con las máquinas, con la tecnología, de alguna manera le captura la rebeldía a la juventud? ¿Podría ser, en cambio, una plataforma para potenciar las rebeldías? Es un momento de la vida crucial la juventud, cuando uno tiene todos los sueños por delante. ¿Qué pensás de eso?

–Yo pienso que lo peligroso sería que una parte de la juventud se deje entrampar por el mundo virtual, porque de todas maneras los que deciden las cosas son los cuerpos entre los cuerpos, encontrándose, haciendo cosas. Lo cual no impide, efectivamente, utilizar prudentemente la tecnología con un objetivo de emancipación. Pero lo que pasa es que la juventud está hoy en día aplastada. La aplastan a la juventud, es muy difícil ser joven hoy porque los adultos tienen tanto miedo del futuro que no les dejan a los jóvenes vivir su juventud, buscar su camino, desarrollar sus afinidades selectivas. Entonces se la pasan aplastando a los jóvenes, diciéndoles que tienen que hacer cosas útiles, que tienen que hacer de su vida un currículo. Yo encuentro es que es muy muy duro para los jóvenes de esta época: una época donde se les impide soñar, donde se les pide que sean de un realismo reaccionario. Y a pesar de eso hay muchos jóvenes que no ceden a esta presión.

–Hablás de ser útil, del utilitarismo. Me gustaría que desarrolles brevemente esta gran paradoja que plantean ustedes desde el colectivo: funcionar o existir como un paradigma de la humanidad en este tiempo.

–Sí, es un paradigma. Es un paradigma funcionalista donde hay que funcionar bien, donde todos son medios sin ningún sentido y hay que ser útil. Y entonces la gente se autoevalúa: cómo soy útil, no soy útil, funciona bien, no funciona bien. Y es ahí donde efectivamente tenemos que hacer una suerte de apología teórica y práctica de la profunda inutilidad de la vida, de que la vida es su propio fin. La vida no debe servir a algo. Y es ahí donde hay que tratar de ayudar a los jóvenes, sobre todo, a que reivindiquen que para ellos la vida es lo que hay que hacer: hay que vivir, no para algo. O sea, salir de la tiranía de la evaluación, salir de la tiranía del utilitarismo y reivindicar una profunda inutilidad, lo cual no quiere decir no hacer nada. Pero salir de esa transitividad de “yo soy útil para...”. No, no hay que ser útil para nada. Hay que vivir.

–Recuperar la experiencia, las experiencias.

–Recuperar las experiencias sabiendo que la experiencia es tu propio fin, no es experiencia para ser útil. Que se desarrollen todos los modos de vida, de experiencia. A los jóvenes no pueden... hay que parar de hinchar las pelotas diciéndoles “no pierdas tu tiempo”. Hay que decirles “tomá tu tiempo, explorá”, que es lo que hicimos nosotros, exploramos los posibles. Y ahora es muy difícil para los jóvenes, porque entre el mundo de la tecnología y de la macroeconomía, se los disciplina, se los trata de encuadrar. Y si los jóvenes están con las máquinas, bueno, que estén con las máquinas para explorar lo que se les cante a ellos, no para transformarse en seres útiles para el mundo de las finanzas.

Militancia 3.0

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La vida de Miguel Benasayag está plagada de descubrimientos. Descubrió el vértigo de la militancia en los turbulentos años setenta. En ese tiempo también descubrió (en cuerpo y mente) la tortura cuando la dictadura lo capturó por su pertenencia al PRT-ERP. Luego recuperó la libertad y descubrió en Francia una nueva patria donde seguir haciendo.

En el laboratorio siguieron los descubrimientos: sobre el cerebro humano, sobre la vida mediada por dispositivos electrónicos, sobre las mutaciones de la política en el cuerpo social. Y descubrió, a una edad en la que los prejuicios heredados desestiman los nuevos descubrimientos, la paternidad. Por eso se descubre en su departamento porteño esquivando juguetes mientras piensa su vida en espejo con la historia argentina.

–Vos venís de la militancia de las décadas del 60 y el 70, que creía efectivamente que mediante la lucha armada se podía tomar el poder y transformar el mundo. ¿Sentís que todo este trabajo que estás haciendo ahora, de divulgación científica en un tema que es muy sensible y que atraviesa a toda la humanidad, tiene una continuidad con esa militancia?

–Para mí hay una continuidad total. Primero, el colectivo que yo creé y que coordino en Francia, y que ahora aparece acá, es un colectivo que justamente trata de articular la complejidad del mundo con el compromiso político y social. O sea, que para mí todo sigue igual. Pero cuando decís la lucha armada para tomar el poder, yo lo que pienso es que no hay que tomar el poder: hay que cambiar la sociedad. Pero la lucha armada es otra cosa, depende de la situación. Yo no diría para nada, frente a la violencia de los poderes, que la lucha armada es algo bueno o malo en absoluto. Lo que sí digo claramente es que la lucha armada no fue y ni es terrorismo, que el terrorismo es otra cosa.

–¿Cómo es esa distinción?

–Yo creo que cuando un grupo, en nombre de una causa justa, utiliza métodos terroristas, traiciona a la causa. Yo creo que no hay la separación entre medios y fines. Para ser muy claro: más allá de toda mi adhesión a la causa palestina, yo creo que cuando Hamas, el 7 de octubre, hace este acto terrorista masivo, condena la causa. Y cuando se hace un paralelo entre Netanyahu y Hamas, me parece que hay que tener cuidado, porque Netanyahu es un fascista, un fascista racista y hace lo que hacen los fascistas racistas. Pero Hamas pretendía ser un grupo de liberación. Como yo digo, para cambiar la sociedad tenemos que olvidarnos de la hipótesis vertical, colonial, patriarcal, etcétera, de la toma del poder. Hay que olvidarse de eso. Pero yo no diría, dentro de las luchas por la justicia, que hay que olvidarse de la violencia. Para nada, depende de la situación. Lo que sí digo es que el terrorismo es siempre reaccionario, más allá del nombre que se pretende utilizar, porque el terrorismo utiliza vidas humanas como un medio. Entonces, me parece que es absolutamente reaccionario, pero hay que evitar que la condena del terrorismo caiga en una condena de toda posibilidad de una acción violenta en ciertas situaciones.

–Y ahí entra el criterio de violencia. Si en una manifestación reprimen a los jubilados o tiran gases a los niños, ¿no hay violencia también por parte del poder?

–La violencia del sistema es enorme y es una violencia fría y cruel, que pasa por la vigilancia, por los medios de vigilancia modernos. El sistema ejerce una violencia total cuando considera que lo humano son recursos humanos o capital humano. Cuando considera que el beneficio económico debe ser el único norte y nos cagamos en lo que pasa con la gente. No, la violencia del sistema es enorme. Lo que pasa después, cómo responde o actúa la gente, bueno, eso hay que verlo. Yo pienso, por un lado, que hay que abandonar como una hipótesis equivocada la toma del poder y rechazar, por otro lado, cualquier acción que vaya hacia el terrorismo; lo cual, repito, no impide que en ciertas situaciones haya una resistencia. La resistencia francesa contra los nazis no era terrorismo. Y nosotros en la Argentina no hicimos terrorismo. Nosotros en la Argentina, equivocados o acertados o como venga, no hicimos terrorismo a pesar de que tomamos las armas.

–Yo te planteo esto también porque, no sé qué lectura hacés vos, pero el relato que quedó de los 70, por lo menos el relato mayoritario, plantea que las ideas de esa generación fueron derrotadas y también quedó condenada la parte de la lucha armada. No hay muchas personas que digan públicamente “la lucha armada, la violencia del pueblo contra otra forma de violencia, se justifica”. No hay tantos militantes de aquella época que lo reivindiquen abiertamente.

–Claro, depende de la situación. A mí me parece que es mentira, que cuando condenan la lucha armada, que repito: no fue terrorismo, en realidad lo que están queriendo hacer de contrabando es condenar todo protagonismo autónomo del pueblo. Porque la vía violenta o cierto tipo de violencia no es nada más que una dimensión dentro del protagonismo popular. Vos ves bien cómo todos estos fascistas llaman terrorista a un chango que hace un piquete, a una manifestación; la utilización de la palabra terrorista viene a condenar no la lucha armada de los 70, sino todo protagonismo popular. Tenemos que tener una visión de los 70 que no sea ni apologética al pedo, ni tampoco un balance un poco cobarde, un poco perezoso, “¡oh, cómo nos equivocamos!”. Todos los grupos que trataron de tomar el poder, no solamente se equivocaban históricamente, sino que provocaron lo contrario. Pero con la lucha feminista, la lucha de las minoridades sexuales, la lucha de las minoridades cívicas, las luchas decoloniales, no se puede hacer un balance diciendo “oh, nos equivocamos”. Para nada. Es complejo, es contradictorio; y por supuesto que en los años 70 el único que se equivocaba es el que no hacía nada. La única posición equivocada de un joven en los años 70 sería la posición de los que no hacían nada: no reaccionaban, no actuaban. Después, el actuar que va desde ser un hippie que se va al Bolsón a ser contrapoder, a la lucha armada, a los sindicatos combativos, a hacer teatro o alfabetización... bueno, eso ya es cada uno, poco importa. Pero los únicos que seguramente se equivocaron profundamente y que hoy lo lamentan son los que dejaron pasar esta primavera de los años 70 guardados en sus casas.

–En el desarrollo conceptual de A Pesar de Todo tiene bastante peso la cuestión decolonial. Salir de los centros hacia la periferia, retomando conceptos de otro tiempo, ¿tiene que ver con encontrar nuevas formas de resistencia, generar otras formas de poder en términos de potencia? Mirar, por ejemplo, Latinoamérica, los contornos del viejo mundo.

–La periferia está en todos lados. La periferia está también en nosotros como una posibilidad. O nosotros queremos ser centrales, entonces somos colonizados y coloniales, o nosotros podemos desear de otra manera. Yo trabajo mucho dentro de la Psiquiatría alternativa. En Venecia hay un centro que se llama el Festival de los Locos y acá en Mar del Plata nos reunimos con los psiquiatrizados artistas. Efectivamente, la posición nuestra es decir “acá el problema son los normales, los que son peligrosos son los normales”; porque los normales están destruyendo el mundo, porque los normales consumen normalmente, los normales se portan normalmente, los normales aceptan la disciplina normalmente... bueno, entonces son muy muy peligrosos los normales, para los otros y para ellos mismos. Ahora decimos “hay que ayudar a los normales”.

–La búsqueda de la propia periferia, de salir de la norma de este tiempo, también es una ayuda, un alivio frente a la angustia de no pertenecer.

–Sí, totalmente. Ir a explorar sus posibilidades como periferia es muy divertido, muy agradable. Yo, por ejemplo, aparte de ser un poco loco, nunca me gustó tener un celular, y nunca tuve un celular. Y es muy divertido ver, como una especie de ser de otro planeta, a qué punto la sociedad está disciplinada por el celular. La gente no se da cuenta, porque están totalmente adentro. Y bueno, ésas son las posibilidades de explorar periferias... no perderse sin GPS, porque es así como podés encontrar cosas nuevas; no tratar de ser útil, sino tratar de vivir una vida: eso es explorar y devenir periférico, esté donde estés. Porque no basta estar en La Quiaca viviendo en una choza, no es eso ser periférico; porque vos podés estar en La Quiaca viviendo en una choza y ser totalmente normal o desear ser normal. No tiene formas muy claras la periferia. La periferia es más bien un deseo de contestar la norma.

« Il y a une fascination totale pour la technologie, mais sans réflexion. »Entretien avec Miguel Benasayag par Critica Magazine .

Traduction par google translate

La routine de Buenos Aires ne laisse aucun répit. Durant son séjour dans la capitale argentine, Miguel Benasayag alterne son temps entre réunions de travail, appels vidéo avec des collègues en France (son lieu de résidence depuis 1978) et vie de famille avec sa compagne et leur jeune fille. Ce programme chargé comprend également des entretiens journalistiques et des présentations de livres. Aux plus de 40 titres portant la signature de ce psychologue, philosophe et chercheur infatigable ont récemment été rejoints par Artificial Intelligence Doesn't Think (Neither Does the Brain) (Prometheus, 2023) et Counteroffensive. Agir et résister dans la complexité (Prométhée, 2024).

Ce qui a amené Benasayag dans le pays fin 2024, c'est aussi le lancement du collectif A Pesar de Todo, une équipe de recherche multidisciplinaire qui considère en Amérique latine les problématiques que Malgré Tout , le collectif de base, aborde en Europe. Ses réflexions combinent son passé militant des années 1970 (il faisait partie du PRT-ERP), la rigueur scientifique pour enquêter sur l’hybridation entre humains et machines (avec l’émergence de l’Intelligence Artificielle), et sa vocation à penser les manières dont le pouvoir peut être construit pour transformer l’état actuel du monde.

–Vous êtes très lié à l’Argentine car certaines de vos équipes de travail sont ici, et vous avez également des liens avec ce pays. Mais qu'avez-vous trouvé sur place , pour le meilleur ou pour le pire, par rapport à votre perception de l'époque de Milei ?

– L’essentiel est de voir qu’il fait réellement ce qu’il dit : qu’il dérégule tout, que les gens sont vraiment dans une mauvaise passe. Nous économisons toute l’année pour les voyages et, en général, l’argent que nous économisons est suffisant pour vivre ici. Mais pas maintenant, cette fois c'est très dur. Vous voyez ça et vous voyez que les gens sont rassasiés, une sorte de fatigue, de désillusion. Il y a un côté légèrement défait et, bien sûr, sans opposition claire. C'est une situation un peu… dégonflée.

– Et y a-t-il quelque chose qui vous donne de l’espoir ? Vos jours à Buenos Aires ont également coïncidé avec les prises de pouvoir des professeurs. Un petit feu d’espoir brûle-t-il ?

–Non, eh bien, ce qu’il y a en Argentine, pour quelqu’un qui vit en France, c’est qu’il y a toujours une polenta, une force, une inventivité ici. Au-delà de tout ce qui se passe, il y a beaucoup de vie ici. J'étais là il y a cinq mois quand a eu lieu la première grande marche pour l'université, et maintenant il y a les prises de contrôle. J'étais dans une faculté, à José C. Paz, j'étais un peu ici et là. Alors, en effet, oui, l’Argentine est insubmersible. Quoi qu’il arrive, il y a quelque chose dans la polenta qui apporte toujours de la joie ; malgré tout, ça donne de la joie. Les gens sont vivants, les gens ont encore des projets. Mais il est vrai, je crois, qu’il ne s’agit plus de l’Argentine, mais d’une situation mondiale qui constitue un point d’interrogation inquiétant. Je veux dire, personne ne sait vraiment ce qui se passe et où nous allons.

–Le document de présentation du collectif A Pesar de Todo soulève la question de la complexité des temps, et les membres admettent être dans un état de questionnement. D’une certaine manière, les réponses qui existaient pour le monde du XXe siècle n’existent plus, et les questions se sont multipliées et accélérées.

–On pourrait dire avec cette formule que le grand changement que l’on vit à l’échelle mondiale, ce changement d’ère, a en réalité à voir avec l’agonie finale de l’Occident ; le passage de la modernité, avec sa crise, à l’hypermodernité technologique. Il y a un monde qui est passé d’une foi totale dans l’avenir à une peur profonde de ce qui va arriver, parce que nous ne savons pas ce qui va arriver. Nous croyons que la complexité n’est pas une méthode d’analyse, ni une théorie, mais plutôt le nom d’une ère qui s’est ouverte, où il y a beaucoup de choses inconnues, voire inconnaissables.

– Quel rôle joue la technologie dans cette complexité ?

–La différence entre la technologie en tant qu’outil et la technologie actuelle est que la technologie n’est pas un outil pour les humains, mais plutôt la technologie crée un monde, un monde différent où les humains doivent s’adapter et comprendre ce qu’ils peuvent faire. Dans ce cas, Milei est un peu à l’avant-garde, car elle impose ce monde de fonctionnement, d’Intelligence Artificielle, laissant de côté toute préoccupation pour la vie. Milei est la réaction, au sens réactionnaire du terme, l’aile la plus dure de cette nouvelle ère de complexité. Et les forces progressistes, démocratiques, de gauche, ont du mal à trouver des moyens d’agir dans cette complexité, parce que toutes ces forces ont toujours été constituées avec une promesse d’avenir ; Et maintenant, ne pouvant rien calculer concernant le futur, étant dans une sorte de présent permanent, nous oblige à chercher d’autres manières de penser, de comprendre, d’agir.

–À un moment donné, le slogan de la lutte était « Prolétaires du monde entier, unissez-vous ! Pourrait-on désormais envisager, puisque cela se produit aussi à l’échelle mondiale, une unité des luttes, ou la réponse à la complexité devrait-elle venir d’une perspective plus localisée ?

–L’unité de la lutte est compliquée pour moi, pour nous, pour le collectif. C'est compliqué parce que l'unification de la lutte a souvent abouti à une sorte d'entonnoir où, en fin de compte, beaucoup des causes de la lutte ont été laissées derrière. Par exemple, pour les gens de ma génération, pendant la lutte de gauche, il y avait une contradiction primaire et une contradiction secondaire. Ainsi, par exemple, lorsque les femmes disaient : « Eh bien, il s’agit aussi de féminisme », on leur répondait : « Le féminisme, oui, mais la lutte des classes passe avant tout. » En d’autres termes, l’idée de la convergence des luttes, en général, est un piège, et c’est un piège aussi parce que le système est unifié. Le système est unifié et partout, unifié et diffus. Je pense que nous devons apprendre à lutter, à résister et à créer des choses diverses de manière multiforme. Les alliances sont toujours possibles, mais il faut être prudent et se débarrasser de cette idée selon laquelle il faut s’aligner sur des forces opposées pour obtenir une position de pouvoir. Ce que nous devons oublier, c’est cette idée selon laquelle le pouvoir est le lieu du changement. Un élément fondamental de la complexité est le suivant : le pouvoir n’est pas le lieu du changement. Toutes les luttes horizontales ont changé le monde. Toutes les luttes verticales visant le pouvoir, lorsqu’elles triomphaient, faisaient le contraire de ce qu’elles voulaient. Et l'opposition à cette prise de pouvoir, disons, qui est un pouvoir plus vertical ou exalté, serait un pouvoir et un pouvoir localisés.

–D’où pensez-vous que viendra la sortie ?

– Eh bien, je ne sais pas si c’est la sortie. Nous avons publié ce livre, Contre-offensive , qui est en fait le résultat de plusieurs années de travail avec Raúl Zibechi et d’autres collègues du Brésil, d’ici, de France et d’Italie. Comment pouvons-nous penser cette action dans la complexité aujourd’hui ? Nous pensons qu’il n’y a absolument aucune perspective visible, du moins pas dans l’esprit d’un changement dans l’équilibre des pouvoirs. C’est-à-dire que la destruction va continuer, ce qui se passe va continuer et va devenir plus prononcé. Alors, nous disons qu’il faut tendre vers ce que nous appelons la résistance créatrice, dans le sens de créer, de manière multiple, conflictuelle, sans commissaires politiques, des modes de vie, de relation aux autres, à soi-même, de production différents. Non pas parce que cela va changer les choses progressivement, mais parce que quelque chose de nouveau doit commencer à exister maintenant, et non pas la promesse de « d’abord nous prenons le pouvoir et ensuite nous changeons les choses ». De notre point de vue, de nouvelles possibilités et de nouvelles relations doivent être créées, mais il n’y a aucune promesse ni issue visible pour le moment.

–Cette confluence technopolitique de la nouvelle montée de la droite et de la vie sociale, si étroitement liée au monde numérique, s’est-elle produite par hasard ? Ou pouvons-nous devenir plus conspirationnistes et réfléchir à un plan pour le capitalisme à notre époque ?

–Je ne pense pas qu’il y ait un Big Brother . Je pense qu’il y a des processus et au sein de ces processus, il y a des gens qui poussent de ce côté. Précisément, une analyse à partir de la conception de la complexité part de l’idée d’une certaine autonomie des processus. En tout cas, au-delà de tout hypothétique Big Brother , il est vrai que l’émergence de nouvelles technologies, ainsi que l’épuisement du capitalisme moderne, coïncident avec la relance d’une nouvelle ère du capitalisme : le capitalisme néolibéral, avec une force terrifiante. Je ne crois pas que le monde algorithmique soit nécessairement réactionnaire, mais pour l’instant il y a une consubstantialité, une unité totale entre le monde de la haute technologie et le monde néolibéral qui virtualise la vie, nous rendant de plus en plus impuissants et utilisables.

Réinitialiser les cerveaux

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Benasayag a une longue histoire dans le domaine des neurosciences, même si son approche ne correspond pas à la tendance majoritaire des spécialistes partageant les étagères avec des livres d’auto-assistance. La recherche en laboratoire, dans son cas, est toujours influencée par la perspective politique et les transformations sociales de l’époque.

Dans l’une des expériences visant à étudier les dommages cérébraux causés par la technologie, ils ont pris deux groupes de nouveaux chauffeurs de taxi : l’un à Londres et l’autre à Paris. Le groupe londonien a parcouru les rues sans aucune assistance technologique, tandis que le groupe parisien s'est appuyé sur le GPS.

Après trois ans, les conducteurs qui se fiaient au GPS pour la géolocalisation ont souffert d’une atrophie des noyaux sous-corticaux du cerveau responsables de la localisation spatiale et temporelle. En créole : les parties du cerveau qui n’étaient plus utilisées étaient en train de dépérir.

La plus grande surprise de Benasayag n’était pas cette découverte, mais plutôt le fait que les résultats aient été présentés à la communauté scientifique, et qu’il n’y ait pas eu de surprise, mais plutôt un assentiment complaisant. Quelque chose comme le sentiment d’un destin irréversible pour l’humanité… avec une validation scientifique.

– Parmi les travaux que vous menez depuis des années avec votre équipe de recherche, liés à ce que vous appelez les délégations cérébrales dans la technologie, qu’est-ce qui a le plus retenu votre attention ou vous a le plus alarmé sur l’état de l’humanité dans ce contexte ?

–Ce qui est le plus dérangeant, ce sont deux choses. Une, en effet, cette délégation massive de fonctions individuelles, sociales, économiques, de tout, aux machines. Nous déléguons le guidage au GPS, mais en réalité, la société délègue la macroéconomie, la démographie et l’épidémiologie aux machines : tout est délégué. Cela conduit bien sûr à un affaiblissement des capacités cérébrales. D’un autre côté, il est vrai que tout montre que la dépendance individuelle ou collective aux machines est très néfaste ; pour commencer, pour les garçons. Toutes les expériences scientifiques montrent que les relations trop longues, qui créent une dépendance pour les adultes, sont néfastes, mais pour les enfants, elles sont véritablement dangereuses. Cela serait une préoccupation. Alors, bien sûr, je ne suis pas du tout technophobe. Je pense que ce que nous devons faire, c’est apprendre à voir comment l’humanité fait face à la machine, car la machine est là pour rester. En ce moment, c'est très dérangeant, parce qu'il y a une fascination totale mais aucune réflexion. Les gens semblent joyeusement vaincus, ils disent : « Bon, je comprends que c’est difficile, je comprends que ça se passe mal », mais il n’y a aucune réaction. Il y a quelque chose d'un peu dérangeant là-dedans, en effet, parce qu'il est vrai que les gens commencent à se rendre compte que c'est compliqué, mais quel effet politique a cette complication ? Eh bien, je pense que nous affaiblissons la capacité de pensée critique, la capacité de compréhension complexe. C'est très dérangeant.

–Dans ce débat autour de l’intelligence artificielle, il y a beaucoup de peur, et le fait que la création humaine soit derrière tout cela est négligé. L’importance réside également dans la mesure dans laquelle les humains peuvent fixer des limites ou essayer de les orienter dans une direction qui améliore l’humanité. Il semble que le coucou ait été créé et ne puisse plus être contrôlé, même s'il est également une création humaine.

– Oui, mais ce n’est pas parce que c’est une création humaine que nous pouvons la contrôler. C'est-à-dire que c'est un pouvoir, ce sont des pouvoirs très, très forts que nous avons beaucoup de mal à gérer, à nous réguler avec eux. C'est comme si quelqu'un disait : « Eh bien, il y a la bombe atomique, fabriquée par les humains », mais vous pouvez voir qu'à partir du moment où l'arme atomique est née, quelque chose a changé sur la face du monde. D’abord parce qu’il y a la possibilité de l’apocalypse ; et deuxièmement, parce que cela modifie effectivement l’équilibre des pouvoirs. De plus, nous ne savons pas vraiment s'ils peuvent l'utiliser ou non, ou si d'une manière ou d'une autre il y aura une sorte d'escalade que personne ne veut et qui sera utilisée. Nous devons être prudents avec l’idée selon laquelle cela a été créé par les humains, donc cela est gérable par les humains. Parce qu’il n’y a pas d’humain et de technologie, c’est une hybridation. Je pense que nous devons être prudents face à cette idée légèrement trop optimiste selon laquelle, parce que nous l’avons créé, nous pouvons le gérer. Ce n’est pas vraiment le cas.

– L’imbrication avec les machines, avec la technologie, capture-t-elle d’une certaine manière la rébellion de la jeunesse ? Pourrait-il plutôt s’agir d’une plateforme pour encourager la rébellion ? La jeunesse est une période cruciale de la vie, où vous avez tous vos rêves devant vous. Qu'est-ce que tu penses de ça ?

–Je pense que le danger serait que certains jeunes se laissent piéger par le monde virtuel, car de toute façon, ceux qui décident des choses sont des corps parmi des corps, qui se rencontrent, qui font des choses. Ce qui n’empêche pas, en effet, l’usage prudent de la technologie dans un but d’émancipation. Mais le problème est que la jeunesse d’aujourd’hui est écrasée. Ils écrasent la jeunesse. Il est très difficile d’être jeune aujourd’hui parce que les adultes ont tellement peur de l’avenir qu’ils ne laissent pas les jeunes vivre leur jeunesse, trouver leur chemin ou développer leurs affinités sélectives. Alors ils passent leur temps à écraser les jeunes, à leur dire qu'ils doivent faire des choses utiles, qu'ils doivent faire de leur vie un CV. Je trouve cela très, très dur pour les jeunes de cette époque : une époque où on les empêche de rêver, où on leur demande d’être des réalistes réactionnaires. Et pourtant, nombreux sont les jeunes qui ne cèdent pas à cette pression.

–Vous parlez d’utilité, d’utilitarisme. J’aimerais que vous élaboriez brièvement sur ce grand paradoxe que vous, le collectif, proposez : fonctionner ou exister comme paradigme de l’humanité à notre époque.

–Oui, c’est un paradigme. C'est un paradigme fonctionnaliste où il faut bien fonctionner, où tout est un moyen dénué de sens et où il faut être utile. Et puis les gens s’évaluent : en quoi suis-je utile, en quoi ne suis-je pas utile, en quoi je travaille bien, en quoi je ne travaille pas bien. Et c’est là que nous devons effectivement faire une sorte d’excuse théorique et pratique pour la profonde inutilité de la vie, que la vie est sa propre fin. La vie n’est pas censée servir à quelque chose. Et c'est là que nous devons essayer d'aider les jeunes, surtout, à affirmer que, pour eux, la vie c'est ce qu'il faut faire : il faut vivre, pas pour quelque chose. C’est-à-dire échapper à la tyrannie de l’évaluation, échapper à la tyrannie de l’utilitarisme, et se réapproprier une profonde inutilité, ce qui ne signifie pas ne rien faire. Mais pour sortir de cette transitivité du « je suis utile à… ». Non, tu n’as pas besoin d’être utile à quoi que ce soit. Il faut vivre.

–Récupérer l’expérience, les expériences.

–Récupérer des expériences en sachant que l’expérience est sa propre fin, ce n’est pas une expérience d’être utile. Que tous les modes de vie et toutes les expériences se développent. Les jeunes ne peuvent pas... il faut arrêter de leur gonfler les couilles en leur disant « ne perdez pas votre temps ». Il faut leur dire : « Prenez votre temps, explorez », et c’est ce que nous avons fait, nous avons exploré les possibilités. Et maintenant c'est très difficile pour les jeunes, parce qu'entre le monde de la technologie et la macroéconomie, ils sont disciplinés, ils sont contraints d'entrer dans une case. Et si les jeunes sont avec les machines, eh bien, qu'ils soient avec les machines pour explorer ce qu'ils veulent, pas pour se transformer en êtres utiles au monde de la finance.

Militance 3.0

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La vie de Miguel Benasayag est pleine de découvertes. Il découvre le vertige du militantisme dans les turbulentes années 70. A cette époque, il découvre également (corporellement et mentalement) la torture lorsque la dictature le capture pour son appartenance au PRT-ERP. Il retrouve alors sa liberté et découvre en France une nouvelle patrie où il peut poursuivre son œuvre.

Au laboratoire, les découvertes se poursuivent : sur le cerveau humain, sur la vie médiatisée par les appareils électroniques, sur les mutations du politique dans le corps social. Et il découvre, à un âge où les préjugés hérités écartent les nouvelles découvertes, la paternité. C'est pourquoi il se retrouve dans son appartement de Buenos Aires à esquiver les jouets tandis qu'il pense à sa vie dans le miroir de l'histoire argentine.

–Vous venez de l’activisme des années 1960 et 1970, qui croyait vraiment que par la lutte armée, on pouvait prendre le pouvoir et transformer le monde. Pensez-vous que tout le travail que vous faites actuellement, en diffusant des connaissances scientifiques sur un sujet très sensible qui touche toute l’humanité, a un lien avec cet activisme ?

–Pour moi, il y a une continuité totale. Tout d’abord, le collectif que j’ai créé et que je coordonne en France, et qui apparaît désormais ici, est un collectif qui essaie justement d’articuler la complexité du monde avec l’engagement politique et social. Donc, pour moi, tout reste pareil. Mais quand on parle de lutte armée pour prendre le pouvoir, ce que je pense c'est qu'il ne faut pas prendre le pouvoir : il faut changer la société. Mais la lutte armée, c’est autre chose, ça dépend de la situation. Je ne dirais pas du tout, face à la violence des pouvoirs en place, que la lutte armée est quelque chose de bon ou de mauvais. Ce que je dis clairement, c’est que la lutte armée n’était pas et n’est pas du terrorisme, que le terrorisme est autre chose.

–Comment est cette distinction ?

–Je crois que lorsqu’un groupe, au nom d’une cause juste, utilise des méthodes terroristes, il trahit la cause. Je crois qu’il n’y a pas de séparation entre les moyens et les fins. Pour être très clair : au-delà de tout mon soutien à la cause palestinienne, je crois que lorsque le Hamas a perpétré cet acte terroriste massif le 7 octobre, il a condamné la cause. Et quand vous faites un parallèle entre Netanyahou et le Hamas, je pense qu’il faut être prudent, car Netanyahou est un fasciste, un fasciste raciste, et il fait ce que font les fascistes racistes. Mais le Hamas prétend être un groupe de libération. Comme je le dis, pour changer la société, nous devons oublier l’hypothèse verticale, coloniale, patriarcale, etc. de la prise de pouvoir. Il faut oublier ça. Mais je ne dirais pas que dans la lutte pour la justice, nous devrions oublier la violence. Pas du tout, cela dépend de la situation. Ce que je dis, c’est que le terrorisme est toujours réactionnaire, quel que soit le nom qu’il utilise, car le terrorisme utilise la vie humaine comme moyen. Il me semble donc que c’est absolument réactionnaire, mais il faut éviter que la condamnation du terrorisme ne devienne une condamnation de toute possibilité d’action violente dans certaines situations.

– Et c’est là qu’intervient le critère de la violence. Si des retraités sont réprimés lors d’une manifestation ou si des enfants sont gazés au gaz lacrymogène, n’est-ce pas aussi de la violence de la part de ceux qui sont au pouvoir ?

–La violence du système est énorme, et c’est une violence froide et cruelle, qui s’obtient par la surveillance, par les moyens modernes de surveillance. Le système exerce une violence totale lorsqu’il considère que ce qui est humain, ce sont les ressources humaines ou le capital humain. Quand on considère que le profit économique devrait être le seul objectif et que nous nous fichons de ce qui arrive aux gens. Non, la violence du système est énorme. Ce qui se passera ensuite, comment les gens réagiront ou agiront, eh bien, cela reste à voir. Je pense, d’une part, qu’il faut abandonner l’idée que prendre le pouvoir est une hypothèse erronée et, d’autre part, rejeter toute action qui mène au terrorisme ; ce qui, je le répète, n’empêche pas la résistance dans certaines situations. La résistance française contre les nazis n’était pas du terrorisme. Et nous, en Argentine, nous n’avons pas commis d’actes terroristes. En Argentine, à tort ou à raison, nous n’avons pas commis d’actes terroristes, même si nous avons pris les armes.

–Je vous pose aussi cette question parce que, je ne sais pas comment vous l'interprétez, mais le récit qui reste des années 70, du moins le récit majoritaire, suggère que les idées de cette génération ont été vaincues et que la lutte armée a également été condamnée. Il n’y a pas beaucoup de gens qui disent publiquement : « La lutte armée, la violence du peuple contre d’autres formes de violence, est justifiée. » Il n’y a pas beaucoup de militants de l’époque qui le revendiquent ouvertement.

– Bien sûr, cela dépend de la situation. Il me semble que c'est un mensonge, que lorsqu'ils condamnent la lutte armée, qui, je le répète, n'était pas du terrorisme, ce qu'ils essaient en réalité de faire c'est de faire passer en fraude la condamnation de tout protagonisme autonome du peuple. Parce que la violence, ou un certain type de violence, n’est rien d’autre qu’une dimension du protagonisme populaire. Vous voyez clairement comment tous ces fascistes qualifient de terroriste un type qui fait du piquetage ou qui manifeste ; L’utilisation du mot terroriste n’a pas pour but de condamner la lutte armée des années 1970, mais plutôt tout protagonisme populaire. Nous devons avoir une vision des années 1970 qui ne soit ni une apologie inutile, ni une évaluation quelque peu lâche et quelque peu paresseuse du genre : « Oh, comme nous avions tort ! Tous les groupes qui ont tenté de prendre le pouvoir ont non seulement eu tort historiquement, mais ils ont en réalité provoqué le contraire. Mais avec la lutte féministe, la lutte des minorités sexuelles, la lutte des minorités civiques, les luttes décoloniales, on ne peut pas faire le bilan en disant : « Oh, nous avions tort. » Pas du tout. C'est complexe, c'est contradictoire ; Et bien sûr, dans les années 70, le seul qui faisait des erreurs était celui qui ne faisait rien. La seule mauvaise position pour un jeune des années 1970 serait celle de ceux qui n’ont rien fait : ils n’ont pas réagi, ils n’ont pas agi. Ensuite, les actions qui vont du fait d'être un hippie qui va à El Bolsón à celui de contre-pouvoir, à la lutte armée, aux syndicats militants, à faire du théâtre ou de l'alphabétisation... eh bien, cela dépend de chacun, peu importe. Mais les seuls qui ont sûrement commis une erreur profonde et qui la regrettent aujourd’hui sont ceux qui ont laissé passer ce printemps des années 1970, enfermés chez eux.

–Dans le développement conceptuel de A Pesar de Todo, la question décoloniale a un poids considérable. Passer des centres à la périphérie, revenir à des concepts d’une autre époque, est-ce que cela revient à trouver de nouvelles formes de résistance, à générer d’autres formes de pouvoir en termes de potentiel ? Regardez par exemple l’Amérique latine, les contours du vieux monde.

–La périphérie est partout. La périphérie est aussi en nous comme une possibilité. Soit nous voulons être centraux, alors nous sommes colonisés et coloniaux, soit nous pouvons souhaiter le contraire. Je travaille beaucoup dans le domaine de la psychiatrie alternative. À Venise, il y a un centre appelé le Festival des Fous, et ici à Mar del Plata, nous rencontrons des artistes psychiatriques. En effet, notre position est de dire « le problème ici, ce sont les gens normaux, ceux qui sont dangereux, ce sont les gens normaux » ; Parce que les gens normaux détruisent le monde, parce que les gens normaux consomment normalement, les gens normaux se comportent normalement, les gens normaux acceptent la discipline normalement… eh bien, les gens normaux sont très, très dangereux, pour les autres et pour eux-mêmes. Maintenant, nous disons : « Nous devons aider les gens normaux. »

–La recherche de sa propre périphérie, d’une évasion de la norme de ce temps, est aussi une aide, un soulagement à l’angoisse de ne pas appartenir.

–Oui, absolument. Aller explorer ses possibilités en tant que périphérie est très amusant, très agréable. Par exemple, en plus d’être un peu fou, je n’ai jamais aimé avoir un téléphone portable, et je n’ai jamais eu de téléphone portable. Et c'est vraiment amusant de voir, comme une sorte d'être venu d'une autre planète, à quel point la société est disciplinée par les téléphones portables. Les gens ne le remarquent pas, parce qu’ils sont totalement à l’intérieur. Et bien, ce sont les possibilités d'explorer les environs... ne pas se perdre sans GPS, car c'est ainsi que l'on peut trouver de nouvelles choses ; ne pas essayer d'être utile, mais essayer de vivre une vie : c'est explorer et devenir périphérique, où que vous soyez. Parce qu’il ne suffit pas d’être à La Quiaca, de vivre dans une cabane, ce n’est pas être périphérique ; Parce que vous pouvez être à La Quiaca, vivre dans une cabane et être totalement normal ou vouloir être normal. La périphérie n'a pas de formes très nettes. La périphérie est plutôt une volonté de défier la norme.

Catégorie : Ouvrages

Voir la présentation du livre "Contre-offensive. Agir et résister dans la complexité" de Miguel Benasayag et Bastien Cany



https://www.youtube.com/watch?v=aS55z_vQ3to

L'IA est-elle une chance ?



Apolline Guillot, Miguel Benasayag, Gilles Dowek

L’arrivée de ChatGPT a tout changé. En réalisant que chacun d’entre nous peut se servir d’un outil d’IA d’une puissance ahurissante, nous sommes saisis d’une forme de panique. Il nous faut comprendre ce qui se joue dans cette période d’effervescence technologique. Dans un essai tonique, la philosophe Apolline Guillot invite à dépasser les fantasmes catastrophistes. L’IA n’est pas omnipotente : elle est par exemple incapable de prendre des risques. Mais quels risques nous fait-elle courir ? Deux penseurs en débattent pied à pied : Miguel Benasayag s’inquiète d’une digitalisation rapide du monde qui abîme nos cerveaux tandis que Gilles Dowek fait confiance à l’être humain pour tirer le meilleur parti d’un outil qu’il a créé.

Acheter L'IA est-elle une chance ?

Apolline Guillot, Miguel Benasayag, Gilles DowekAutour des auteurs

Philosophe, psychanalyste, ancien résistant guévariste, Miguel Benasayag est l’auteur de nombreux ouvrages, dont Connaître est agir (La Découverte, 2006), Éloge du conflit (La Découverte, 2007) et Fonctionner ou exister ? (Le Pommier, 2018).

Née en 1994, Apolline Guillot est journaliste et philosophe des techniques. Normalienne agrégée de philosophie de l’ENS de Lyon, elle a fini ses études à HEC-Paris, où elle s’est spécialisée dans l’innovation et les médias avant de rejoindre l’équipe de Philonomist, dont elle est aujourd’hui la rédactrice en chef.Gilles Dowek, né le 20 décembre 1966 est un informaticien et logicien français, ancien élève de l'École polytechnique.

Contre-offensive - Agir et résister dans la complexité



Comment promouvoir un changement social et écologique sans se heurter aux écueils anthropocentristes de l'Anthropocène ? Comment sortir du mode occidental de l'agir linéaire, rationaliste et programmatique, d'un sujet qui se conçoit comme extrait du monde sur lequel il veut intervenir.

Bref, comment agir et résister dans et par la complexité ? Poursuivant la réflexion de leurs précédents ouvrages (Les Nouvelles Figures de l'agir, La Découverte, 2019 ; Le Retour de l'exil, Le Pommier, 2019), Miguel Benasayag et Bastien Cany proposent ici de sortir des bibliothèques pour se tourner vers le terreau des pratiques concrètes.S'appuyant sur des pistes développées au sein d'expériences alternatives et radicales en Amérique du Sud mais aussi en Italie, en Belgique et en France, ils tentent de constituer un petit manuel de l'agir dans la complexité. Sans chercher à jouer à la nouvelle avant-garde éclairée, à fournir modèles ou recettes prêtes à l'emploi, ils veulent offrir au lectorat un vadémécum de résistance.

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Miguel Benasayag et Bastien CanyAutour des auteurs

Philosophe, psychanalyste, ancien résistant guévariste, Miguel Benasayag est l’auteur de nombreux ouvrages, dont Connaître est agir (La Découverte, 2006), Éloge du conflit (La Découverte, 2007) et Fonctionner ou exister ? (Le Pommier, 2018).

Journaliste, formé à l’histoire contemporaine, Bastien Cany anime avec Angélique Del Rey et Miguel Benasayag le collectif Malgré Tout.

Présentation du livre à la Maison de l'Amérique Latine

https://www.youtube.com/watch?v=aS55z_vQ3to

Pubblicazione de: "L'epoca dell'intranquillità. Lettera alle nuove generazioni" di Miguel Benasayag e Teodoro Cohen



Un senso di minaccia incombente è ormai parte integrante del nostro mondo, segnato in questi ultimi anni da pandemie, guerre e cambiamento climatico. Tristezza, paura e angoscia sempre più spesso assumono tratti patologici, soprattutto nel vissuto giovanile. Come pensare e agire dentro questo caos? Come vivere questo tempo in cui il mondo di prima sta venendo meno e il nuovo tarda ad apparire? A tali domande cercano di dare risposta Miguel Benasayag (filosofo e psicanalista argentino) e Teodoro Cohen (giovane laureato della Sorbona) scrivendo una lettera alle giovani generazioni, che non pretende di insegnare loro la ‘giusta via’ da percorrere, ma piuttosto offre spunti e pratiche per trovarla insieme. Gli autori – il ‘veterano’ e l’‘amico coetaneo’ – lasciano ai loro interlocutori questa sorta di ‘messaggio nella bottiglia’ da aprire e trasformare in proprio, in cui propongono dapprima una lettura fortemente critica della società del capitalismo digitale, con la sua pervasiva tirannia dell’algoritmo e l’imperativo della prestazione, e poi, nella parte finale, alcune prospettive di un impegno alternativo, che assuma la strutturale fragilità della condizione umana e l’attitudine all’‘intranquillità’ come spinta a «sostenere il desiderio che ci attraversa, che è desiderio di vita, di gioia, di solidarietà».

Publicación de: "Del contrapoder a la complejidad" de Miguel Benasayag, Ariel Pennisi, Raul Zibechi



Prologo de Florencia Carbajal y Maria Elena Ramognini.

El problema de la relación entre el nivel de las formas de vida en su cotidiano, de las micro resistencias, de las apuestas colectivas más o menos clandestinas, de las redes de hermandad que tejen una politicidad para las vidas, por un lado, con las fuerzas militares, económicas y políticas exhaustivas, por otro, no puede sino ser pensado desde la complejidad. ¿Cómo se articulan esos niveles? ¿Dónde hay puro corte, incluso sordera? ¿Cómo es posible actuar en esa complejidad donde domina el conflicto?Como viene planteando Miguel, las condiciones, el modo en que el mundo se autoproduce, nos exceden y nos ponen ante el desafío de una complejidad material, según la cual, nada nos asegura a priori el sentido de una acción. Añadiendo otra pregunta: ¿quién o qué actúa?Raúl agrega otro plano: desde dónde planteamos lo que planteamos, qué nos encuentra. Una preocupación por las distintas formas de captura de la potencia, desde los mecanismos técnicos y científicos hasta la gubernamentalidad neoliberal e imperialista, una posición ante el conflicto social y un deseo de transformación al que no le ponemos un nombre único.

Publicación de: "La inteligencia artificial no piensa (El cerebro tampoco)" de Miguel Benasayag y Ariel Pennisi



"La difusión masiva de los chats basados en Inteligencia Artificial despertó desde frenesí tecnófilo hasta temores dignos de la víspera de un apocalipsis. Este libro organizado como un largo diálogo elabora un diagnóstico epocal que permite situar el problema de la digitalización de la experiencia en sus distintas dimensiones: antropológica, neurofisiológica, cultural, política. ¿Qué imagen de la inteligencia y qué mitos sobre el cerebro sirven de modelo a la Inteligencia Artificial? Este libro se propone, entre otras cosas, argumentar sobre la diferencia de naturaleza entre los organismos (complejos de biología, técnica, cultura...) y las máquinas digitales (que en su lógica agregativa rompen toda unidad vital). También advierte sobre la diferencia ética y política entre la hibridación organismo-artefacto, hecho irreversible, y la colonización tecnocientífica de lo vivo. ¿Qué significa, entonces, actuar en nuestras condiciones? El desafío de una nueva figura múltiple de la acción quedará planteado y abierto."

Pubblicazione di "Malgrado tutto. Percorsi di vita" di Miguel Benasayag in Italia (Jaca Book)



"Miguel Benasayag, conosciuto in Italia per i suoi lavori clinici da psicanalista e la sua ricerca filosofico-scientifica, tra epistemologia e biologia, racconta qui la sua vita, dagli anni durissimi di prigionia sotto la dittatura militare argentina negli anni ’70, periodo in cui militava nella guerriglia guevarista, all’oggi. L’originalità di questa autobiografia, sta nell’avere ben poco di autoreferenziale. Come ama dire Benasayag «più la vita è "solo" personale, meno è vita». L’impegno e la ricerca di Benasayag ruotano attorno al concetto fondamentale di epoca: capirne le sfide, i processi e i meccanismi che la abitano, per liberare una potenza d’agire gioiosa e lontana da una visione teleologica del mondo, che ha nella conquista del potere il proprio obiettivo (illusorio). Ricercare quindi pratiche possibili «malgrado tutto», che è anche il nome del collettivo militante fondato da Benasayag, «Collectif Malgré Tout» composto da pensatori di vari Paesi del mondo, in dialogo fra le generazioni. Dialogo testimoniato anche in questo libro che si apre con una prefazione d Teodoro Cohen, giovane membro di «Malgré Tout»."

Pubblicazione de "La singolarità del vivente" in Italia



La traduzione del lavoro di Miguel Benasayag, pubblicato in Francia nel 2017 ("La singularité du vivant", éd. Pommier) è ora disponibile in Italia per Jaca Book.

"Dal mondo del digitale e della biologia molecolare ci viene annunciato che tutti i meccanismi biologici potranno essere finalmente svelati, modellizzati, superati. Sarebbe cioè giunto il tempo di passare dal mondo reale e dal vivente stesso, ormai riducibile alle proprie componenti, a uno meccanico. Dietro queste promesse di vita aumentata si cela in realtà un vecchio progetto reazionario: quello di sbarazzarsi dei corpi per giungere finalmente alla «vera vita», che sarebbe quella dei dati e degli algoritmi. Ma affermando che «tutto è informazione», il mondo digitale non soltanto ignora, ma annienta le singolarità proprie del mondo del vivente e della cultura, mettendo a repentaglio la nostra stessa possibilità di agire, pensare, desiderare e amare... Contro questa minaccia, Miguel Benasayag ci invita a elaborare una modalità di ibridazione tra la tecnica e gli organismi che non si riduca a una brutale assimilazione. Ciò implica la creazione di un nuovo immaginario, di un nuovo paradigma in grado di aiutarci a studiare ciò che nell'ambito della complessità propria del vivente e della cultura non può essere ricondotto al modello informatico dominante. Prefazione di Jean-Michel Besnier. Postfazione di Giuseppe Longo."

Voir la présentation du livre: "Les nouvelles figures de l'agir" de Miguel Benasayag et Bastien Cany



Voici la vidéo de la soirée de présentation du nouveau livre co-écrit par Miguel Benasayag et Bastien Cany pour La Découvrte: Les nouvelles figures de l'agir. Penser et s'engager depuis le vivant

Soirée en présence de François Gèze, président-directeur général des éditions La Découverte et Rémi Larue, membre du collectif de la revue Ballast.

https://www.youtube.com/watch?v=U3ebVS9vpeM

Vendredi 30 avril à 19h: soirée de présentation du livre "Les nouvelles figures de l'agir" de Miguel Benasayag et Bastien Cany



À l’occasion de la sortie du livre« Les nouvelles figures de l’agir - Penser et s’engager depuis le vivant »

Le Collectif Malgré Tout et les Éditions La Découverte en collaboration avec Rencontres et Débats Autrement vous invitent à une soirée de présentation et d’échanges avec les auteurs Miguel Benasayag et Bastien Cany.

Le vendredi 30 avril à 19 h 00 lors d’une webconférence publique : lien zoom ici

Soirée en présence de François Gèze, éditeur aux Éditions La Découverte et animée par Rémi Larue, membre du collectif de la revue Ballast.

Comprendre ce qui agit avant de répondre au « comment agir ? »

Comment lutter concrètement contre le désastre environnemental ? Comment prendre sa part ? Et après tout, y a-t-il seulement quelque chose à faire ? On dénonce l’inaction de la classe politique, la passivité des masses, notre incapacité à changer nos modes de vies, la schizophrénie du citoyen indigné un jour, consommateur effréné l’autre jour.

Revient alors cette vieille et lancinante question : comment agir et convaincre les autres d’agir ? Or si cette interrogation reste aujourd’hui encore en suspens, c’est précisément parce qu’elle s’adresse à une figure, l’individu, qui croit voir le monde se décomposer sous ses yeux alors que c’est lui en tant que sujet qui est en train de se déconstruire.

D’où la question à laquelle tente de répondre ce livre qui ne vise pas à se demander une nouvelle fois « comment agir ? », mais plutôt « qui agit ? » et « qu’est-ce qui agit ? ».

"Les nouvelles figures de l'agir". Penser et s'engager depuis le vivant" de Miguel Benasayag et Bastien Cany



"Le monde est devenu complexe. Ce constat, mille fois énoncé sur le ton de l’évidence, est à ce point partagé que plus personne ne le questionne. Mais en quoi les arbres, les villes, les écosystèmes comme l’ensemble des êtres et des choses qui nous entourent, y compris nous-mêmes, se seraient transformés sous la figure de la complexité ? Pour les auteurs, cette complexité ne relève ni d’un récit ni d’une théorie, mais d’une transformation concrète de nos territoires. Plus qu’une grille de lecture, le devenir complexe du monde désigne de profonds changements matériels dans l’étoffe même de la réalité. Comment se manifeste ce caractère matériel ? Quels défis lance-t-il à l’agir ? Alors qu’émergent partout de nouvelles formes de résistance face la destruction du vivant, c’est à ces questions qu’entend répondre ce livre, pour battre en brèche le sentiment d’impuissance qui menace à tout moment de nous rattraper.Plutôt que d’appeler au retour de la figure de l’agir cartésien qui se prétend maître et possesseur de la nature, les auteurs proposent de revisiter la phénoménologie en déplaçant le rôle central qu’elle accorde à la conscience vers les corps. Un pas de côté qui se veut également une proposition pour une nouvelle éthique de l’acte, où la question est moins de savoir comment agir que de comprendre quelles seront les nouvelles figures de l’agir.Un essai engagé et stimulant, explorant les possibilités de renouer avec un agir puissant dans un monde où les phénomènes comme les effets de nos actes sont marqués du sceau de l’incertitude."

Acheter Les nouvelles figures de l'agir

Miguel Benasayag et Bastien CanyAutour des auteurs

Philosophe, psychanalyste, ancien résistant guévariste, Miguel Benasayag est l’auteur de nombreux ouvrages, dont Connaître est agir (La Découverte, 2006), Éloge du conflit (La Découverte, 2007) et Fonctionner ou exister ? (Le Pommier, 2018).

Journaliste, formé à l’histoire contemporaine, Bastien Cany anime avec Angélique Del Rey et Miguel Benasayag le collectif Malgré Tout.

Présentations du livre

https://www.youtube.com/watch?v=U3ebVS9vpeM&ab_channel=ChristianMrasilevici

https://www.youtube.com/watch?v=ltmOwlB7Y-0&ab_channel=librairiemollat

Soirée de présentation autour du livre « Les nouvelles figures de l'agir »



À l’occasion de la sortie du livre« Les nouvelles figures de l’agir - Penser et s’engager depuis le vivant »

Le Collectif Malgré Tout et les Éditions La Découverte en collaboration avec Rencontres et Débats Autrement vous invitent à une soirée de présentation et d’échanges avec les auteurs Miguel Benasayag et Bastien Cany.

Le vendredi 30 avril à 19 h 00 lors d’une webconférence publique : lien zoom ici

Soirée en présence de François Gèze, éditeur aux Éditions La Découverte et animée par Rémi Larue, membre du collectif de la revue Ballast.

Comprendre ce qui agit avant de répondre au « comment agir ? »

Comment lutter concrètement contre le désastre environnemental ? Comment prendre sa part ? Et après tout, y a-t-il seulement quelque chose à faire ? On dénonce l’inaction de la classe politique, la passivité des masses, notre incapacité à changer nos modes de vies, la schizophrénie du citoyen indigné un jour, consommateur effréné l’autre jour.

Revient alors cette vieille et lancinante question : comment agir et convaincre les autres d’agir ? Or si cette interrogation reste aujourd’hui encore en suspens, c’est précisément parce qu’elle s’adresse à une figure, l’individu, qui croit voir le monde se décomposer sous ses yeux alors que c’est lui en tant que sujet qui est en train de se déconstruire.

D’où la question à laquelle tente de répondre ce livre qui ne vise pas à se demander une nouvelle fois « comment agir ? », mais plutôt « qui agit ? » et « qu’est-ce qui agit ? ».

(Re)Voir la présentation du livre: "Le retour de l'exil. Repenser le sens commun" avec Miguel Benasayag et Bastien Cany



Voici la vidéo de la présentation du nouveau livre des membres du Collectif Malgré Tout, Miguel Benasayag et Bastien Cany, co-animateurs du séminaire "Comprendre et agir dans la complexité" qui se tient un mercredi par mois (prochain séminaire le 14 avril à 20h30).

https://www.youtube.com/watch?v=VSsu79-4uA0

Parution du livre: « Le retour de l'exil. Repenser le sens commun » de Miguel Benasayag et Bastien Cany



Aujourd'hui 24 février parait, aux éditions "Le Pommier", "Le retour de l'exil. Repenser le sens commun", livre co-écrit par deux membres du Collectif Malgré Tout et co-animateurs du séminaire "Comprendre et agir dans la complexité", Miguel Benasayag et Bastien Cany.

Livre le retour de l'exile

"L’Occident s’est construit sur le rêve, devenu cauchemar, d’une rationalité capable de congédier définitivement les pulsions, de contrôler les affects et de domestiquer les corps. De ce geste est née la modernité, à partir de laquelle l’homme s’est séparé de l’ensemble auquel il appartient. Bref, le rationalisme nous a conduits à une vision virile et conquérante de ce continent noir que nous avons nommé « nature ».L’époque qui s’ouvre marque le retour de l’exil. Après avoir écrasé et ignoré la fragilité du vivant, nous la voyons faire irruption dans notre quotidien sous les traits d’une pandémie et d’un écocide. Nous sommes liés et ne pouvons plus prétendre, en toute impunité, exister depuis un point de vue abstrait, de nulle part.La fragilité est expérience, non savoir hors-sol. À nous d’en tirer les leçons, d’inaugurer une pensée et un agir qui intègrent cet autre de la rationalité, qui est non pas l’irrationnel des relativismes identitaires ni l’hyper-rationalité de la machine algorithmique, mais un savoir qui se tisse au plus proche de nos sensations, de nos émotions et du vécu du corps : le sens commun."

Nuova pubblicazione: "Cinque lezioni di complessità" (français en dessous)



Esce oggi, edito da Fondazione Giangiacomo Feltrinelli, il libro "Cinque lezioni di complessità" di Miguel Benasayag in collaborazione con Teodoro Cohen.

ISBN: 978-8868353797; 22.4 x 1 x 22.5 cm; 128 pp., 13€; Collana "Scenari"

"La Modernità, con le sue promesse universali di progresso, è finita. Viviamo nell'epoca della complessità, facciamo i conti con l'irruzione dell'imprevedibile, ciò che sfugge ai calcoli ci spaventa. Eppure abbiamo la chance di metterci in gioco, di sentirci parte di un mondo non più solo umano, di sperimentare ibridazioni possibili con le macchine e nuovi modi di relazionarci all'essere vivente. Il filosofo e psicoanalista Miguel Benasayag ci accompagna in un viaggio nella complessità che ci circonda, condizionata dagli effetti antropologici, psicologici e cognitivi della rivoluzione digitale."

Aujourd'hui sort en Italie, pour les éditions Fondazione Giangiacomo Feltrinelli, le livre "Cinque lezioni di complessità" ("Cinq leçons de complexité") de Miguel Benasayag avec Teodoro Cohen issu du cycle de leçons données à la "Fondazione Feltrinelli" entre janvier et juin.

À découvrir : « La tyrannie des algorithmes »

Fruit d'une conversation entre Miguel Benasayag et Régis Meyran, La tyrannie des algorithmes paraîtra aux Editions Textuel, le 23 octobre prochain.

Dans cet ouvrage, Miguel Benasayag nous alerte sur le risque majeur que font peser les algorithmes sur nos démocraties alors que les big data sont en train de décider des orientations du monde. C’est au quotidien que la vie collective est insidieusement « prise en charge » par les machines : logiciels de surveillance couplés à des caméras, justice prédictive, suivi marketing de nos moindres faits et gestes sur internet pour élaborer des prédictions d’achat…

Ce n’est pourtant pas en technophobe que l’auteur dénonce la colonisation du vivant, conscient que regarder l’avenir dans un rétroviseur n’est pas possible. Loin du clivage qui consiste à renvoyer dos à dos technophiles et technophobes, Miguel Benasayag démontre ici comment la résistance à la colonisation de l’humain par la machine doit passer par une recherche d’hybridation entre les deux. Hybrider, ce n’est ni refuser l’intelligence artificielle ni se laisser dominer par elle, c’est savoir tirer les conséquences politiques

et démocratiques de cette nouvelle forme de domination. Si l’économie est pilotée par l’IA qui détermine aujourd’hui le politique, il n’y a plus de conflictualité possible, il n’existe plus qu’une gestion des comportements. Comment les individus peuvent-ils retrouver une puissance d’agir dans ce monde postdémocratique ?

ISBN : 978-2-84597-789-1

11,3 x 21 cm, 132 pages, 17 €

Collection « Conversations pour demain »

« Fonctionner ou exister ? » : présentation publique le 09 novembre

A l'occasion de la sortie du dernier livre de Miguel Benasayag, « Fonctionner ou exister ? »,  le collectif Malgré tout et les éditions du Pommier vous invitent à rencontrer l'auteur lors d'une présentation publique, le 09 novembre à 21 h 00, à la Maison de l'Amérique latine.

Présentation du livre 

Mais que s’est-il passé dans nos sociétés occidentales pour que les Anciens de naguère soient devenus des « vieux », pour que les jeunes n’aient plus le temps d’être jeunes, pour que la fragilité, les failles ne soient plus assimilées qu’à des dysfonctionnements ?

A une époque où on nous demande de gérer nos existences comme on gère des entreprises, où les technologies digitales nous promettent de nous débarrasser des complications de la vie, la différence entre fonctionner et exister ne paraît plus aller de soi.

Que peut encore signifier l’idée d’existence à l’heure où les technosciences nous expliquent que la différence entre le vivant et la machine ne serait que quantitative ? Quelle est encore la valeur de l’expérience dès lors que les dimensions de la pensée, de la création, et même de l’amour seraient réductibles à des fonctionnements modélisables et améliorables ?

La rationalité occidentale est en crise, le grand mythe du progrès s’est fracassé, l’Homme a failli… Qu’à cela ne tienne ! Le bonheur et l’harmonie parfaite restent à portée de main, mais à une condition : accepter ce devenir machine.

Ce livre s’adresse à tous ceux qui ne veulent pas céder à cette peur qui nous invite à « entrer dans la cage pour notre plus grand bonheur ».

Car quelque chose reste et résiste. Ce quelque chose nous dit que la vie, la culture, l’amour ne se résument pas à leurs seuls mécanismes identifiables et modélisables.  Ce quelque chose résonne aujourd’hui comme une plainte, un appel mais il est aussi un pari. Celui que dans ce reste, ce « bruit dans le système », se niche encore les conditions mêmes de l’existence.

Philosophe, psychanalyste, chercheur en épistémologie, Miguel Benasayag est l’auteur de nombreux ouvrages dont La Singularité du vivant, Le Pommier, 2017 et Cerveau augmenté, homme diminué, La Découverte, 2016. Il anime avec Angélique Del Rey et Bastien Cany le collectif « Malgré tout ».

Parution du livre, La singularité du vivant



Miguel Benasayag, La Singularité du vivant, Le Pommier, octobre 2017, 192 Pages.

ISBN : 978-2-7465-1092-0

Présentation du livre

Depuis les domaines du digital et de la biologie moléculaire, on nous annonce que les différences entre le vivant et la machine, entre l’intelligence artificielle et l’intelligence animale, entre la vie artificielle et la vie tout court, seraient sur le point de s’effacer : tous les mécanismes biologiques pourraient enfin être révélés, modélisés, dépassés. De nouveaux démiurges nous font miroiter des existences libérées de toute limite, même de la mort. Le temps serait venu de se passer du monde réel et du vivant lui-même, désormais réductible à ses composants, à une mécanique.

Derrière ces promesses de vie augmentée se cache en réalité toujours le même projet réactionnaire : celui de se débarrasser des corps pour accéder enfin à la vraie vie qui serait du côté des données et des algorithmes.

La carte prend possession du territoire. Et c'est nos possibilités mêmes d’agir, de penser, de désirer et d’aimer qui mises à mal.

En assénant que « tout est information », le monde digital non seulement ignore mais écrase les singularités propres au monde du vivant et de la culture. Dans ce vaste processus d’artefactualisation du monde et de la vie, la carte prend possession du territoire. Et c'est nos possibilités mêmes d’agir, de penser, de désirer et d’aimer qui sont mises à mal.

Contre cette menace, Miguel Benasayag invite à penser la singularité radicale du vivant, à envisager un mode d’hybridation entre la technique et les organismes qui ne soit pas une brutale assimilation. Cela passe par la production d’un nouvel imaginaire, d’un nouveau paradigme capable de nous aider à étudier rationnellement ce qui, dans la complexité propre au vivant et à la culture, n’est pas réductible au modèle informatique dominant.

Soirée de présentation du livre "La singularité du vivant"

Le Collectif Malgré Tout et les éditions du Pommier vous invitent à la présentation du livre de Miguel Benasayag, en collaboration avec Giuseppe Longo :

"La singularité du vivant"

Le vendredi 17 novembre à 21 h,  à la Maison de l'Amérique Latine : 217 Bd Saint Germain, 75007, Paris . Soirée avec le philosophe Jean Michel Besnier et l'éditrice Juliette Thomas directrice des éditions du Pommier.



Présentation du livre

Depuis les domaines du digital et de la biologie moléculaire, on nous annonce que les différences entre le vivant et la machine, entre l’intelligence artificielle et l’intelligence animale, entre la vie artificielle et la vie tout court, seraient sur le point de s’effacer : tous les mécanismes biologiques pourraient enfin être révélés, modélisés, dépassés. De nouveaux démiurges nous font miroiter des existences libérées de toute limite, même de la mort. Le temps serait venu de se passer du monde réel et du vivant lui-même, désormais réductible à ses composants, à une mécanique.

Derrière ces promesses de vie augmentée se cache en réalité toujours le même projet réactionnaire : celui de se débarrasser des corps pour accéder enfin à la vraie vie qui serait du côté des données et des algorithmes.

La carte prend possession du territoire. Et c'est nos possibilités mêmes d’agir, de penser, de désirer et d’aimer qui mises à mal.

En assénant que « tout est information », le monde digital non seulement ignore mais écrase les singularités propres au monde du vivant et de la culture. Dans ce vaste processus d’artefactualisation du monde et de la vie, la carte prend possession du territoire. Et c'est nos possibilités mêmes d’agir, de penser, de désirer et d’aimer qui mises à mal.

Contre cette menace, Miguel Benasayag invite à penser la singularité radicale du vivant, à envisager un mode d’hybridation entre la technique et les organismes qui ne soit pas une brutale assimilation. Cela passe par la production d’un nouvel imaginaire, d’un nouveau paradigme capable de nous aider à étudier rationnellement ce qui, dans la complexité propre au vivant et à la culture, n’est pas réductible au modèle informatique dominant.

Une brève histoire des lignes

Tim Ingold

UNE BRÈVE HISTOIRE DES LIGNES

Traduit de l’anglais par Sophie Renaut. 256 p. 110 illustrations.

ISBN 978 293 060 102 1.  2011-2013

Présentation de l'éditeur. Où qu'ils aillent et quoi qu'ils fassent, les hommes tracent des lignes : marcher, écrire, dessiner ou tisser sont des activités où les lignes sont omniprésentes, au même titre que l'usage de la voix, des mains ou des pieds. Dans Une brève histoire des lignes, l'anthropologue anglais Tim Ingold pose les fondements de ce que pourrait être une "anthropologie comparée de la ligne" - et, au-delà, une véritable anthropologie du graphisme. Etayé par de nombreux cas de figure (des pistes chantées des Aborigènes australiens aux routes romaines, de la calligraphie chinoise à l'alphabet imprimé, des tissus amérindiens à l'architecture contemporaine), l'ouvrage analyse la production et l'existence des lignes dans l'activité humaine quotidienne.

Tim Ingold divise ces lignes en deux genres - les traces et les fils - avant de montrer que l'un et l'autre peuvent fusionner ou se transformer en surfaces et en motifs. Selon lui, l'Occident a progressivement changé le cours de la ligne, celle-ci perdant peu à peu le lien qui l'unissait au geste et à sa trace pour tendre finalement vers l'idéal de la modernité : la ligne droite. Cet ouvrage s'adresse autant à ceux qui tracent des lignes en travaillant (typographes, architectes, musiciens, cartographes) qu'aux calligraphes et aux marcheurs - eux qui n'en finissent jamais de tracer des lignes car quel que soit l'endroit où l'on va, on peut toujours aller plus loin.

Présentation du livre "Cerveau augmenté, homme diminué"

Les éditions La Découverte invite Miguel Benasayag à présenter son dernier ouvrage "Cerveau augmenté, homme diminué" à la Maison de l'Amérique Latine.

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Cerveau augmenté, homme diminué

Dernier ouvrage de Miguel Benasayag, Cerveau augmenté, homme diminué, est publié aux éditions La Découverte (mai 2016).

Le cerveau humain connaît, étudie, explique et comprend, au point qu’il en est arrivé à prendre comme objet d’étude… lui-même. Et les nouvelles connaissances sur le fonctionnement du cerveau ébranlent profondément nombre de croyances au fondement de la culture occidentale. Car les remarquables avancées des neurosciences rendent en effet désormais envisageable pour certains la perspective d’améliorer le cerveau et de supprimer ses faiblesses et ses « défauts » : le rêve d’un cerveau « parfait » semble à portée de la main.

Cette vision conduit à considérer notre cerveau comme un ordinateur qu’il s’agirait d’optimiser en l’améliorant par divers outils pharmacologiques ou informatiques.

À partir d’une vulgarisation très pédagogique de recherches récentes souvent très « pointues » en neurosciences, Miguel Benasayag montre ici, de façon fort convaincante, pourquoi ce nouvel idéalisme du « cerveau augmenté » est en réalité une illusion dangereuse : le monde qu’entendent préparer les transhumanistes et certains scientifiques risque fort d’être surtout habité par la folie et la maladie…

Une thèse critique solidement argumentée, qui a commencé à faire son chemin dans le milieu des chercheurs les plus préoccupés par les apories et les failles de ce nouveau mythe du progrès.

Connaître est agir, paysages et situations



Connaître, c’est agir. Mais pourquoi nous est-il si difficile de réagir, d’agir, face aux graves problèmes qui menacent nos sociétés, notre santé, nos vies, la vie même ? Serait-ce par manque d’informations, voire de connaissance ?  

Pour Miguel Benasayag, ce n’est pas de ce côté-là qu’il faut chercher, mais plutôt de celui des modalités de la connaissance elle-même. C’est pourquoi il s’efforce de comprendre ici les différents mécanismes de constitution et de construction de notre perception du monde et de la réalité. Il s’agit d’étudier, au-delà de toute morale, les dispositifs à travers lesquels on " met à distance " la réalité, en nous condamnant souvent à subir ses effets sans pouvoir agir. La vieille querelle entre déterminisme et libre arbitre apparaît ainsi comme un faux débat. L’enjeu, le défi, c’est de penser la liberté réconciliée avec le destin. Jadis, l’agir dépendait de Dieu. Puis on l’a confié à l’homme, qui est le lieu de la séparation entre la connaissance, l’agir et le monde. C’est ainsi que l’agir et ses possibilités deviennent une question : depuis où agit-on ? Quelle serait la bonne optique ? Si Dieu nous condamne à une trop grosse focale, l’individu, lui, nous condamne à un zoom trop prononcé. Le paysage, qui n’est pas un simple décor où l’on déambule, pourrait être cette bonne distance pour renouer avec une connaissance qui redevient agir. Nous ne sommes jamais face à un paysage : nous sommes paysages. L’auteur continue ici sa déconstruction du mythe de l’individu, ainsi que son travail sur l’éthique en tant que fragilité. L’objectif reste clair : une philosophie de la situation et de l’action.

Miguel Benasayag avec la collaboration d’Angélique del Rey, La Découverte, Collection Armillaire, date de parution : 13 avril 2006.







A propos de la parution de pour une nouvelle radicalité

Le siècle qui devait accoucher de toutes les émancipations est en train de finir comme un crépuscule mélancolique. Les expériences révolutionnaires ont tragiquement échoué, et le capitalisme, sous sa forme du libéralisme à outrance, paraît désormais aussi inévitable que le coucher du soleil, qui plonge dans l’ombre des millions d’hommes et de femmes auxquels on demande de se résigner.

Et pourtant... Au Chiapas ou en Afrique du Sud, en Belgique ou en France, les sans-terre, les sans-papiers, les sans-travail, tous ces « sans » là, paraissent ignorer le diktat des grands de ce monde. En prenant appui sur l’analyse de ces nouvelles formes de radicalité, et sur l’étude critique d’expériences plus anciennes (notamment des guérillas d’Amérique latine), les auteurs proposent dans ce livre une critique fondamentale du messianisme révolutionnaire et de la pensée classique de l’émancipation, qui ne concevait la liberté que comme la conséquence de la prise du pouvoir. Et ils explorent les voies d’une autre radicalité, plus porteuse de changements et d’espoir, et qui saurait éviter les pièges du pouvoir : celle d’une pratique de la liberté toujours en actes, ici et maintenant, et qui ne serait plus simple promesse.

Le mythe de l'individu

Complexe, insaisissable, inquiétant, de plus en plus virtuel, violent, lointain... : tel se présente « le monde ». Face à lui, un petit personnage impuissant et triste qui ne peut que le regarder depuis une totale extériorité : l’individu. Création de la modernité, l’individu est ce sujet prétendu autonome devenu oeil, regard fixant un monde devenu écran sur lequel il n’a plus aucune prise.

Véritable « atome indivisible », fondement inquestionné de nos sociétés, l’individu semble être aujourd’hui le dernier rempart face à la crise et à la perte de repères que nous traversons. Pourtant, loin d’être cette instance trans-historique et trans-culturelle, l’individu est une forme d’organisation sociale, il est le nom d’un pouvoir, d’un projet économique, d’une philosophie et d’une Weltanschauung. De là que lorsque, avec la meilleure volonté du monde, nous essayons de protéger et de recréer le lien social entre les individus pour sauvegarder la vie face à la destruction capitaliste, nous ne faisons en fait que renforcer la logique que nous pensons combattre : dans le néolibéralisme avancé l’individu n’est autre que le nom du lien social régulé par la loi du profit et de l’intérêt.

Penser l’individu, ou un au-delà de l’individu qui ne tombe pas dans le piège de la dichotomie individu-masse, puisqu’aussi bien, il est l’instance fondamentale de toute massification ; élaborer une théorie de l’émancipation qui dépasse l’opposition forts-faibles régissant le fonctionnement de nos sociétés, une théorie de la situation qui parte de l’assomption de la « fragilité » comme dimension fondamentale de ce qui fait l’essence même de la vie, telles sont les quelques pistes qui constituent la démarche de l’auteur dans cet ouvrage.

Miguel Benasayag, Le mythe de l’individu , Editions La Découverte. L’auteur présentera son ouvrage le vendredi 13 novembre à 20 heures, à la Maison de l’Amérique Latine, 217, bd Saint-Germain, Paris 6ème. En présence de Daniel Mermet et de François Gèze. Entrée libre.