Le spectacle de Nicolas Lambert sera à nouveau au Théâtre de Belleville jusqu’au 28 octobre.
– Sam. : 15h30
– Dim. : septembre 17h // octobre 19h
– Lun : 21h15
« Dans une nation, le pouvoir politique demande généralement aux citoyens d’adhérer très jeunes à un récit national. C’est de bonne guerre…
Mais, en France, le récit abordé lors de l’apprentissage scolaire évite le passé impérial dont a hérité la République.
Quel héritage, pourtant ! Au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, l’ensemble des territoires contrôlés par Paris — en Asie, en Afrique, en Amérique — forme un empire gigantesque.
L’histoire de cet empire semble aujourd’hui invisible. Tout comme son démantèlement, quand la France a voulu le conserver au prix de guerres considérables.
En tout cas, Lambert, le raconteur, ne l’aurait pas vu. Ni dans ses manuels scolaires ni dans ceux de sa fille. Aucune guerre au Cameroun, aucun écrasement d’insurrection en Syrie ou à Madagascar, aucun tapis de bombe à Hải Phòng ni à Sétif.
Rien ne semble troubler le récit national des « Trente Glorieuses » années de notre « après-guerre », sinon peut-être une « Guerre d’Algérie » apparue en ces termes en 1999, là où il ne fallait jusqu’alors déplorer que des « événements ».
Marianne, elle-même, se souvient-elle de cet Empire qu’elle n’a pas voulu perdre ?
« Il faut tourner la page » de notre histoire impériale, nous demandent régulièrement nos chefs d’État. Mais aujourd’hui, alors que le XXIe siècle aborde son deuxième quart, encore faudrait-il pouvoir la lire, la dire, ne serait-ce que dans l’espace public ou sur les bancs de l’éducation… « nationale ». »