C’est le premier pas vers une reconnaissance officielle de l’Anthropocène. Après sept ans de travail, un groupe de 35 scientifiques (géologues, océanographes, climatologues, historiens…) a présenté ses conclusions devant le Congrès international de géologie réuni en Afrique du sud jusqu’au 4 septembre. À la quasi-unanimité, ces scientifiques confirment la réalité de l’Anthropocène et recommandent sa formalisation. En clair, après 11 500 ans d’Holocène, les scientifiques s’apprêtent à inscrire une nouvelle époque sur l’échelle des temps géologiques : « l’âge de l’Homme ».
Proposé pour la première fois en 2000, par le chimiste néerlandais et prix Nobel, Paul Crutzen, le terme signifie que l’homme en tant qu’espèce est devenu une force d’ampleur tellurique dont l’action a radicalement changé la morphologie, la chimie et la biologie de notre planète. Depuis une dizaine d’années, le débat portait à la fois sur le choix de marqueurs géologiques pertinents et sur la date de début de la nouvelle époque. Sur ce point, le groupe de travail n’a pas suivi la proposition de Paul Crutzen de faire démarrer l’Anthropocène avec l’invention de la machine à vapeur et le début de la Révolution industrielle. La majorité des experts retient aujourd’hui le milieu du XXe siècle qui correspond à ce que les scientifiques appellent la « grande accélération ». Il faudra toutefois attendre encore au moins deux ans avant l’adoption officielle du terme et son apparition sur la charte de stratigraphie internationale.