Pour dénoncer le massacre quotidien dont sont victimes les peuples du monde entier et en particulier ceux du Tiers-Monde, un commando de rebelles a occupé pendant quatre mois l’ambassade du Japon à Lima. Là-bas, en effet, le Japon est en rivalité avec les États-Unis dans la course vers la spoliation et l’oppression du peuple péruvien.
Bien entendu, les « belles âmes » du monde entier ont crié au scandale car elles ont toujours de bons conseils à donner à ceux qui, envers et contre tout, osent encore se révolter. Ainsi, prendre une ambassade, retenir des otages, ça n’est pas vraiment propre ni de très bon goût. N’auraient-ils pas pu utiliser, dans leur lutte contre le diktat du F.M.I., les projets de la Banque mondiale, la volonté barbare des gendarmes du monde, etc., des méthodes soft, polies, bref, agréables à regarder au journal télévisé de 20 heures ?
Pourtant, leur lutte, loin de toute logique spectaculaire, s’inscrivait dans la longue lutte du peuple péruvien et des peuples du monde entier contre l’exploitation et la misère, et le moins qu’on puisse dire est qu’il ont fait leur possible pour éviter toute effusion de sang. Ainsi, les « terroristes » ne sont pas ceux que l’on croit, et ce sont les rebelles qui ont été massacrés, exécutés contre toutes les lois que Fujimori est censé représenter. Alors, les prisonniers politiques péruviens, tout comme les autres prisonniers politiques d’Amérique Latine, pourront continuer à être traités de façon barbare, au-dessus de toutes les lois, hormis bien entendu celle du profit et de l’exploitation.
Pour notre part, nous reconnaissons ici comme là-bas une seule loi à partir de laquelle des lois peuvent exister. C’est la loi du respect de la vie, de la solidarité et du partage. Il n’y a qu’une seule barbarie, et Fujimori obéit aux lois de la Banque mondiale en faisant le ménage chez lui à sa façon. En Belgique, Mr. Schweitzer, au nom des mêmes lois, licencie des centaines d’ouvriers tandis que la France est prête à fermer les yeux sur tous les massacres en Afrique pour peu que les massacreurs soient de son côté.
Partout la même barbarie, sachons donc organiser partout la même résistance sous des formes multiples.
Aux camarades assassinés dans l’ambassade du Japon à Lima, nous lançons un fraternel et chaleureux
Compañeros, hasta la victoria siempre
Tupac Amaru, symbole de la résistance à la barbarie de la colonisation est celui qui, déjà, nous montre que la liberté de l’homme est ce qui existe comme défi dans chaque situation et non pas quelque chose dont on puisse jouir individuellement.