Le Collectif Malgré Tout et les éditions du Pommier vous invitent à la présentation du livre de Miguel Benasayag, en collaboration avec Giuseppe Longo :
« La singularité du vivant »
Le vendredi 17 novembre à 21 h, à la Maison de l’Amérique Latine : 217 Bd Saint Germain, 75007, Paris . Soirée avec le philosophe Jean Michel Besnier et l’éditrice Juliette Thomas directrice des éditions du Pommier.

Depuis les domaines du digital et de la biologie moléculaire, on nous annonce que les différences entre le vivant et la machine, entre l’intelligence artificielle et l’intelligence animale, entre la vie artificielle et la vie tout court, seraient sur le point de s’effacer : tous les mécanismes biologiques pourraient enfin être révélés, modélisés, dépassés. De nouveaux démiurges nous font miroiter des existences libérées de toute limite, même de la mort. Le temps serait venu de se passer du monde réel et du vivant lui-même, désormais réductible à ses composants, à une mécanique.
Derrière ces promesses de vie augmentée se cache en réalité toujours le même projet réactionnaire : celui de se débarrasser des corps pour accéder enfin à la vraie vie qui serait du côté des données et des algorithmes.
La carte prend possession du territoire. Et c’est nos possibilités mêmes d’agir, de penser, de désirer et d’aimer qui mises à mal.
En assénant que « tout est information », le monde digital non seulement ignore mais écrase les singularités propres au monde du vivant et de la culture. Dans ce vaste processus d’artefactualisation du monde et de la vie, la carte prend possession du territoire. Et c’est nos possibilités mêmes d’agir, de penser, de désirer et d’aimer qui mises à mal.
Contre cette menace, Miguel Benasayag invite à penser la singularité radicale du vivant, à envisager un mode d’hybridation entre la technique et les organismes qui ne soit pas une brutale assimilation. Cela passe par la production d’un nouvel imaginaire, d’un nouveau paradigme capable de nous aider à étudier rationnellement ce qui, dans la complexité propre au vivant et à la culture, n’est pas réductible au modèle informatique dominant.