De l’urgence de résister
Depuis quelques années, la société et la culture traversent une crise profonde. L’élément nouveau qui a surgi récemment, c’est l’appréhension et la cristallisation dans le sens commun de l’ampleur et de la profondeur de cette crise. Aujourd’hui, en effet, personne ne croit plus qu’une élite ou qu’un homme providentiel soit en mesure d’affronter victorieusement les graves problèmes sociaux (chômage, pauvreté, désastres écologiques et sanitaires, etc.). Autrement dit, tout le monde sait que personne ne sait.
Le guévarisme n’est pas une méthode
Il y a trente ans, à La Higuera, petit village accroché à la cime d’une montagne bolivienne, était exécuté le Che Guevara.
Son corps, comme celui de ses compagnons de lutte, fut enseveli dans une fosse commune. Tombe NN qui inaugurait la longue liste de disparus qui allait suivre en Amérique Latine. Aujourd’hui, on tente de faire du Che une icône domestique bien fonctionnelle et apte à la consommation.
Pour nous, le guévarisme n’est pas une méthode, ce n’est pas quelque chose de figé dans l’histoire, c’est un élément du devenir libertaire. C’est pourquoi, au-delà de toute revendication marchande, au-delà du ridicule mausolée dans lequel les os du Che restent dorénavant prisonniers à perpetuité, nous revendiquons l’esprit de sa lutte sous mille formes différentes.
Le Che en tant qu’icône est mort. Le camarade Ernesto est toujours vivant. HASTA LA VICTORIA SIEMPRE
Bien triste pays qui ne peut acueillir la richesse du monde
Le débat qui a lieu aujourd’hui sur la question des sans-papiers tourne presque exclusivement autour des quotas et des critères d’admission. Tout en reconnaissant volontiers que la lutte commencée il y a deux ans avec l’occupation de l’église St-Ambroise était justifiée, qu’elle a attirée l’attention sur un certain nombre d’incohérences dans la législation, on nous rappelle avec bon sens que la France « ne peut pas accueillir toute la misère du monde ».