1. Nous proposons la création du réseau d’universités populaires et laboratoires sociaux à Fortaleza et dans la région du Ceara brésilien, en articulation avec le réseau de laboratoires sociaux et universités populaires qui travaillent avec le Collectif Malgré Tout en France et en Italie.
Manifeste des Universités populaires et laboratoires sociaux
Quand plus personne ne croit au progrès social, la crise n’est plus économique, elle est culturelle. Si la condition salariale est en régression, si les acquis sociaux sont remis en cause, si la répartition des richesses n’a jamais été aussi inégalitaire alors l’Etat perd son pouvoir régulateur. Nous ne sommes plus certain de voir nos enfants accéder à un meilleur statut que le nôtre. Les inégalités s’accroissent non seulement entre catégories d’un même territoire mais également à l’échelle internationale entre pays riches et pays pauvres.
Le modèle des « 30 glorieuses » qui garantissait un progrès économique, un progrès culturel et social linéaire pour les individus est dépassé. Avec une société planétaire livrée aux lois du marché, les personnes pour comprendre leur situation et leur rapport social, ne peuvent plus ni désigner d’adversaire, ni préserver un « secteur » « social » ou « culturel à l’écart des enjeux marchands. La crise devient culturelle parce qu’elle est la crise de représentation et de sens d’un modèle unique. La justice sociale, pierre angulaire du compromis de la société Industrielle, passe de la redistribution à la réparation ou l’assistance. Les dispositifs sociaux traitent alors les personnes sous l’angle du manque. L’exclusion n’est pas un problème, mais un choix, une solution économique, d’organisation de l’économie. Dans ce contexte, le travail social et culturel, plutôt que d’élucider le rapport social, préfère lutter contre la « précarisation » en ne travaillant qu’avec des exclus. Jusqu’à récemment, la démocratie de représentation et la république étaient crédibles et efficaces pour le plus grand nombre parce que son idéal était une promesse d’ascension sociale. Cette organisation économique et sociale était accompagnée de divisions politiques claires, qui recouvraient des clivages sociaux qui l’étaient tout autant. L’épuisement de la promesse républicaine peut conduire à la tentation de se débarrasser de la représentation démocratique et de l’arbitrage du politique. La démarche que nous proposons consiste à aller voir du côté du soutien à la démocratie mais par son approfondissement : nous voulons nous réapproprier le droit de raisonner, c’est-à-dire de questionner nos propres choix ou ceux pris par d’autres pour les confronter et les arbitrer. C’est à partir de cette analyse du contexte que nous proposons la construction « d’Universités Populaires-Laboratoires Sociaux ».
Manifeste de l’université populaire de la cité des 4000
Ce texte énonce les hypothèses de travail de l’université populaire crée dans la cité des 4000 (la Courneuve) par le collectif malgré tout et l’association « africa ».