Ce séminaire réside dans le désir de construire un lieu de théorisation et de production de pratiques. On invite ainsi les participants à une « écoute active « . Autrement dit, il leur est proposé d’articuler le cours du séminaire avec leurs réalités et difficultés concrètes, que ce soit dans leur travail ou dans leurs liens sociaux.
Nous demandons, avant et pendant chaque séance,que celles et ceux intéressés par cette invitation nous fassent parvenir leurs éventuelles questions, demandes et propositions afin de nous permettre de développer un processus de travail collectif.
Le prochaine séance du séminaire Penser et agir dans la complexité aura lieu le mercredi 22 octobre au CICP –Paris 11ème arrondissement. Si vous ne pouvez pas venir en présence un lien Zoom sera communiqué 48 h avant la séance.
Complexe, insaisissable, inquiétant, de plus en plus virtuel, violent, lointain… : tel se présente « le monde ». Face à lui, un petit personnage impuissant et triste qui ne peut que le regarder depuis une totale extériorité : l’individu. Création de la modernité, l’individu est ce sujet prétendu autonome devenu oeil, regard fixant un monde devenu écran sur lequel il n’a plus aucune prise.
Véritable « atome indivisible », fondement inquestionné de nos sociétés, l’individu semble être aujourd’hui le dernier rempart face à la crise et à la perte de repères que nous traversons. Pourtant, loin d’être cette instance trans-historique et trans-culturelle, l’individu est une forme d’organisation sociale, il est le nom d’un pouvoir, d’un projet économique, d’une philosophie et d’une Weltanschauung. De là que lorsque, avec la meilleure volonté du monde, nous essayons de protéger et de recréer le lien social entre les individus pour sauvegarder la vie face à la destruction capitaliste, nous ne faisons en fait que renforcer la logique que nous pensons combattre : dans le néolibéralisme avancé l’individu n’est autre que le nom du lien social régulé par la loi du profit et de l’intérêt.
Penser l’individu, ou un au-delà de l’individu qui ne tombe pas dans le piège de la dichotomie individu-masse, puisqu’aussi bien, il est l’instance fondamentale de toute massification ; élaborer une théorie de l’émancipation qui dépasse l’opposition forts-faibles régissant le fonctionnement de nos sociétés, une théorie de la situation qui parte de l’assomption de la « fragilité » comme dimension fondamentale de ce qui fait l’essence même de la vie, telles sont les quelques pistes qui constituent la démarche de l’auteur dans cet ouvrage.
Miguel Benasayag, Le mythe de l’individu , Editions La Découverte. L’auteur présentera son ouvrage le vendredi 13 novembre à 20 heures, à la Maison de l’Amérique Latine, 217, bd Saint-Germain, Paris 6ème. En présence de Daniel Mermet et de François Gèze. Entrée libre.