Solidarité, l’inévitable impuissance

 Nous vivons ce que l’on peut appeler une époque triste, si par tristesse nous entendons ce que recouvraient les « passions tristes » telles que les décrivait Spinoza, parmi lesquelles la mélancolie, la crainte, le désespoir, l’envie, etc., qui nous empêchent d’agir d’après notre puissance. La réalité devient ainsi de plus en plus « virtuelle », les hommes et les femmes se sentent au quotidien impuissants pour changer leur vie, impuissance et tristesse constituant un véritable cercle vicieux qui s’auto-alimente. Petit à petit, nous perdons pied dans ce qu’il faut pourtant bien appeler « notre vie », notre quotidien subit un processus de déréalisation et nous devenons alors dans cette société du spectacle et de la séparation les spectateurs passifs de notre propre vie.

Continue Reading

L’ a-communication, sens et référence

La langue et la question du réel Nous avons tenté de le montrer ailleurs 2, la langue est un des axes fondamentaux d’une « archéologie » du savoir (au sens de Michel Foucault). Aujourd’hui, le concept de « communication » est fort prisé, de même que l’assimilation de la langue à un « outil de communication ». Pour notre part, si nous situons la langue comme le phénomène fondateur de l’aventure humaine, c’est justement, à l’inverse, en raison de sa dimension de non-communication : nous pourrions la définir comme un ensemble signifiant, ou le « trésor des signifiants ».

Continue Reading