Français, encore un effort…

Qui douterait que la France, ou plutôt, le monde entier s’apprête à célébrer un événement sportif et historique majeur ? Qui douterait qu’il s’agit là d’un événement exclusivement heureux et positif, bref, d’une « grande fête » ? Qui, alors, oserait aller à l’encontre de la liesse générale à laquelle nous nous préparons tous ?Lire la suite

Le mythe de l’individu

9782707141101Complexe, insaisissable, inquiétant, de plus en plus virtuel, violent, lointain… : tel se présente « le monde ». Face à lui, un petit personnage impuissant et triste qui ne peut que le regarder depuis une totale extériorité : l’individu. Création de la modernité, l’individu est ce sujet prétendu autonome devenu oeil, regard fixant un monde devenu écran sur lequel il n’a plus aucune prise.

Véritable « atome indivisible », fondement inquestionné de nos sociétés, l’individu semble être aujourd’hui le dernier rempart face à la crise et à la perte de repères que nous traversons. Pourtant, loin d’être cette instance trans-historique et trans-culturelle, l’individu est une forme d’organisation sociale, il est le nom d’un pouvoir, d’un projet économique, d’une philosophie et d’une Weltanschauung. De là que lorsque, avec la meilleure volonté du monde, nous essayons de protéger et de recréer le lien social entre les individus pour sauvegarder la vie face à la destruction capitaliste, nous ne faisons en fait que renforcer la logique que nous pensons combattre : dans le néolibéralisme avancé l’individu n’est autre que le nom du lien social régulé par la loi du profit et de l’intérêt.

Penser l’individu, ou un au-delà de l’individu qui ne tombe pas dans le piège de la dichotomie individu-masse, puisqu’aussi bien, il est l’instance fondamentale de toute massification ; élaborer une théorie de l’émancipation qui dépasse l’opposition forts-faibles régissant le fonctionnement de nos sociétés, une théorie de la situation qui parte de l’assomption de la « fragilité » comme dimension fondamentale de ce qui fait l’essence même de la vie, telles sont les quelques pistes qui constituent la démarche de l’auteur dans cet ouvrage.

Miguel Benasayag, Le mythe de l’individu , Editions La Découverte. L’auteur présentera son ouvrage le vendredi 13 novembre à 20 heures, à la Maison de l’Amérique Latine, 217, bd Saint-Germain, Paris 6ème. En présence de Daniel Mermet et de François Gèze. Entrée libre.

Coca si, yanquis no

La télévision nous a appris à agir et penser par arc-réflexes : il y a ainsi des gentils qui font le bien, (les humanitaires par exemple ou d’autres, impuissants, mais de bonne volonté) et les méchants, qu’on considère comme des « barbares », dans le sens où ils menacent la culture, le monde et la si belle civilisation.

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Raison et révolte

« On a toujours raison de se révolter » : tel est le mot d’ordre d’une époque qui aujourd’hui apparaît comme révolu, appartenant à une sorte de « préhistoire ». Il y aurait ainsi eu une époque où les hommes et les femmes ont cru que l’on pouvait changer certaines réalités, et même que nous devions le faire ; changement dans le sens de la justice, de la liberté, et pourquoi pas de la vie et de l’amour.

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Le Tiers-état et le Tiers-monde

Le pouvoir néolibéral a réussi ce tour de force qui consiste à culpabiliser les chômeurs, les sans-toit et les « exclus » en tous genres au sujet de leur état de misère. C’est la honte qu’on voyait d’abord chez eux, qui sont pourtant la meilleure réussite du néolibéralisme… Dans une société où être pauvre est une honte, à la misère économique s’est ajoutée la misère psychologique due à l’opprobre qui en découlait.

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Nouvelles pratiques sociales, nouvelle solidarité

De l’urgence de résister
Depuis quelques années, la société et la culture traversent une crise profonde. L’élément nouveau qui a surgi récemment, c’est l’appréhension et la cristallisation dans le sens commun de l’ampleur et de la profondeur de cette crise. Aujourd’hui, en effet, personne ne croit plus qu’une élite ou qu’un homme providentiel soit en mesure d’affronter victorieusement les graves problèmes sociaux (chômage, pauvreté, désastres écologiques et sanitaires, etc.). Autrement dit, tout le monde sait que personne ne sait.

Le guévarisme n’est pas une méthode

Il y a trente ans, à La Higuera, petit village accroché à la cime d’une montagne bolivienne, était exécuté le Che Guevara.

Son corps, comme celui de ses compagnons de lutte, fut enseveli dans une fosse commune. Tombe NN qui inaugurait la longue liste de disparus qui allait suivre en Amérique Latine. Aujourd’hui, on tente de faire du Che une icône domestique bien fonctionnelle et apte à la consommation.

Pour nous, le guévarisme n’est pas une méthode, ce n’est pas quelque chose de figé dans l’histoire, c’est un élément du devenir libertaire. C’est pourquoi, au-delà de toute revendication marchande, au-delà du ridicule mausolée dans lequel les os du Che restent dorénavant prisonniers à perpetuité, nous revendiquons l’esprit de sa lutte sous mille formes différentes.

Le Che en tant qu’icône est mort. Le camarade Ernesto est toujours vivant. HASTA LA VICTORIA SIEMPRE

Bien triste pays qui ne peut acueillir la richesse du monde

Le débat qui a lieu aujourd’hui sur la question des sans-papiers tourne presque exclusivement autour des quotas et des critères d’admission. Tout en reconnaissant volontiers que la lutte commencée il y a deux ans avec l’occupation de l’église St-Ambroise était justifiée, qu’elle a attirée l’attention sur un certain nombre d’incohérences dans la législation, on nous rappelle avec bon sens que la France « ne peut pas accueillir toute la misère du monde ».

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