Le mythe de la caverne revisité. Un extrait tiré de: « Le retour de l’exil. Repenser le sens commun » (2021)

Mythe de la caverne

Voici un extrait du livre « Le retour de l’exil. Repenser le sens commun » (Le Pommier, 2021) écrit par Miguel Benasayag et Bastien Cany, co-animateurs du séminaire « Comprendre et agir dans la complexité ». Dans le chapitre V que nous publions, les auteurs proposent une réflexion sur le mythe de la caverne platonicien en le renversant. L’opposition entre le sens commun (les ombres de la caverne) et la pensée critique (la vérité dévoilée par la lumière de la connaissance intellectuelle) n’a plus lieu d’être. La pensée critique ne serait pas là pour porter sa lumière et ordonner le sens commun inévitablement lié à l’expérience vécue dans sa dimension corporelle. Il n’y aurait pas un plancher de réalité supérieure qu’il s’agirait d’atteindre en dépassant les figures ombreuses de la caverne de l’expérience et du devenir: les prisonniers de la caverne ne se trompent pas. Le sens commun et la pensée critique sont deux modes différents de production de la connaissance pris dans une tension permanente qu’il ne s’agit pas de dépasser par l’abandon d’une des deux dimensions, toutes deux composant l’ensemble organique qu’on nomme réalité.

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🇫🇷 🇪🇸 »Caminante no hay camino, se hace camino al andar.. » – Voyageur, il n’y a pas de chemin, le chemin se fait en marchant.

Antonio Machado Quote: "Caminante, no hay camino, se hace camino al andar."Antonio Machado Quote: "Caminante, no hay camino, se hace camino al andar." Antonio Machado Quote: "Caminante, no hay camino, se hace camino al andar."

Todo pasa y todo queda,
pero lo nuestro es pasar,
pasar haciendo caminos,
caminos sobre el mar.

Nunca persequí la gloria,
ni dejar en la memoria
de los hombres mi canción;
yo amo los mundos sutiles,
ingrávidos y gentiles,
como pompas de jabón.

Me gusta verlos pintarse
de sol y grana, volar
bajo el cielo azul, temblar
súbitamente y quebrarse…

Nunca perseguí la gloria.

Caminante, son tus huellas
el camino y nada más;
caminante, no hay camino,
se hace camino al andar.

Al andar se hace camino
y al volver la vista atrás
se ve la senda que nunca
se ha de volver a pisar.

Caminante no hay camino
sino estelas en la mar…

Hace algún tiempo en ese lugar
donde hoy los bosques se visten de espinos
se oyó la voz de un poeta gritar
« Caminante no hay camino,
se hace camino al andar… »

Golpe a golpe, verso a verso…

Murió el poeta lejos del hogar.
Le cubre el polvo de un país vecino.
Al alejarse le vieron llorar.
« Caminante no hay camino,
se hace camino al andar… »

Golpe a golpe, verso a verso…

Cuando el jilguero no puede cantar.
Cuando el poeta es un peregrino,
cuando de nada nos sirve rezar.
« Caminante no hay camino,
se hace camino al andar… »

Golpe a golpe, verso a verso.

A.Machado

Tout passe et tout reste,
mais notre rôle est de passer,
de passer en traçant des chemins,
des chemins sur la mer.

Je n’ai jamais recherché la gloire,
ni laissé dans la mémoire
des hommes ma chanson ;
j’aime les mondes subtils,
légers et gracieux,
comme des bulles de savon.

J’aime les voir se peindre
de soleil et de pourpre, voler
sous le ciel bleu, trembler
soudainement et se briser…

Je n’ai jamais recherché la gloire.

Voyageur, tes empreintes
sont le chemin et rien d’autre ;
voyageur, il n’y a pas de chemin,
le chemin se fait en marchant.

En marchant, on fait le chemin
et en regardant en arrière,
on voit le sentier qu’on ne
repariera jamais.

Voyageur, il n’y a pas de chemin,
seulement des traces dans la mer…

Il y a quelque temps, à cet endroit
où aujourd’hui les forêts se parent d’épines,
on entendit la voix d’un poète crier :
« Voyageur, il n’y a pas de chemin,
on fait le chemin en marchant… »

Coup après coup, vers après vers…

Le poète est mort loin de chez lui.
Il est recouvert de la poussière d’un pays voisin.
En s’éloignant, on l’a vu pleurer.
« Voyageur, il n’y a pas de chemin,
le chemin se fait en marchant… »

Coup après coup, vers après vers…

Quand le chardonneret ne peut plus chanter.
Quand le poète est un pèlerin,
quand prier ne sert à rien.
« Voyageur, il n’y a pas de chemin,
le chemin se fait en marchant… »

Coup après coup, vers après vers.

A. Machado

Traduit avec DeepL.com (version gratuite)

Nietzsche et le « Je pense »

« §16 Si j’analyse le processus qu’exprime la proposition “je pense”, j’obtiens toute une série d’affirmations téméraires qu’il est difficile, peut-être impossible de fonder ; par exemple que c’est moi qui pense, qu’il faut qu’il y ait un quelque chose qui pense, que la pensée est le résultat de l’activité d’un être conçu comme cause, qu’il y a un “je”, enfin que ce qu’il faut entendre par pensée est une donnée déjà bien établie, — que je sais ce qu’est penser. (…)

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Gilles Deleuze, l’Abécédaire: « J » comme « Joie »

Gilles Deleuze, l’Abécédaire: « J » comme « Joie »

Bienvenue sur une page du collectif Malgré tout: créé dans les années 1980, rassemble des personnes de divers horizons pour résister aux effets du néo-libéralisme et à la virtualisation croissante du monde. Son objectif est de construire des liens sociaux et des espaces d’émancipation dans un contexte marqué par la complexité, la dispersion et la centralisation, en évitant les pièges de la recherche de leaders ou de programmes unificateurs. Il privilégie une résistance joyeuse, ancrée dans l’action présente, et insiste sur l’importance de créer des instances intermédiaires pour renforcer le tissu social. Le collectif s’intéresse aux processus de longue durée qui façonnent notre époque, tels que la virtualisation et le biopouvoir, et considère que l’engagement doit reconnaître les conflits et les frontières invisibles qui structurent la société. Il privilégie la collaboration avec des groupes déjà engagés, valorise chaque expérience de résistance comme un levier de changement, et agit à la fois sur le plan théorique et pratique dans divers champs sociaux, culturels et politiques.


Rubrique boîte à idée de ce site: A voir cet extrait de l’Abécédaire de Gilles Deleuze disponible sur YouTube.

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Cavafis: « Ithaque »

Cavafis: « Ithaque »

Lorsque tu mettras le cap sur Ithaque,
fais de sorte que ton voyage soit long,
plein d’aventures et d’expériences.
Les Lestrygons et les Cyclopes,
et la colère de Poséidon ne crains,
ils ne se trouveront point sur ton chemin
si ta pensée reste élevée, si une émotion de qualité
envahit ton esprit et ton corps. Lestrygons Cyclopes,
et la fureur de Poséidon tu n’auras à affronter
que si tu les portes en toi,
si c’est ton âme qui les dresse devant toi.

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« N’envie pas les hommes libres de souffrance »

Friedrich Hölderlin Hypérion

Hypérion – Hölderlin, 1799.

« Prends-moi comme je me donne, et songe qu’il est mieux de mourir parce qu’on a vécu, que de vivre parce qu’on n’a jamais vécu. N’envie pas les hommes libres de souffrance, les idoles de bois auxquelles rien ne manque, tant leur âme est pauvre, qui ne posent pas de questions sur la pluie et le soleil parce qu’elles n’ont rien qu’elles doivent cultiver.Continue Reading