L’IA est-elle une chance ?

L’arrivée de ChatGPT a tout changé. En réalisant que chacun d’entre nous peut se servir d’un outil d’IA d’une puissance ahurissante, nous sommes saisis d’une forme de panique

Apolline Guillot, Miguel Benasayag, Gilles Dowek

L’arrivée de ChatGPT a tout changé. En réalisant que chacun d’entre nous peut se servir d’un outil d’IA d’une puissance ahurissante, nous sommes saisis d’une forme de panique. Il nous faut comprendre ce qui se joue dans cette période d’effervescence technologique.

L’arrivée de ChatGPT a tout changé. En réalisant que chacun d’entre nous peut se servir d’un outil d’IA d’une puissance ahurissante, nous sommes saisis d’une forme de panique. Il nous faut comprendre ce qui se joue dans cette période d’effervescence technologique. Dans un essai tonique, la philosophe Apolline Guillot invite à dépasser les fantasmes catastrophistes. L’IA n’est pas omnipotente : elle est par exemple incapable de prendre des risques. Mais quels risques nous fait-elle courir ? Deux penseurs en débattent pied à pied : Miguel Benasayag s’inquiète d’une digitalisation rapide du monde qui abîme nos cerveaux tandis que Gilles Dowek fait confiance à l’être humain pour tirer le meilleur parti d’un outil qu’il a créé.

Contre-offensive – Agir et résister dans la complexité

Livre contre Offensive

Comment promouvoir un changement social et écologique sans se heurter aux écueils anthropocentristes de l’Anthropocène ? Comment sortir du mode occidental de l’agir linéaire, rationaliste et programmatique, d’un sujet qui se conçoit comme extrait du monde sur lequel il veut intervenir.

Bref, comment agir et résister dans et par la complexité ? Poursuivant la réflexion de leurs précédents ouvrages (Les Nouvelles Figures de l’agir, La Découverte, 2019 ; Le Retour de l’exil, Le Pommier, 2019), Miguel Benasayag et Bastien Cany proposent ici de sortir des bibliothèques pour se tourner vers le terreau des pratiques concrètes.
S’appuyant sur des pistes développées au sein d’expériences alternatives et radicales en Amérique du Sud mais aussi en Italie, en Belgique et en France, ils tentent de constituer un petit manuel de l’agir dans la complexité. Sans chercher à jouer à la nouvelle avant-garde éclairée, à fournir modèles ou recettes prêtes à l’emploi, ils veulent offrir au lectorat un vadémécum de résistance.

Présentation du livre à la Maison de l’Amérique Latine

« Les nouvelles figures de l’agir ». Penser et s’engager depuis le vivant » de Miguel Benasayag et Bastien Cany

les nouvelles figures de l'agir

« Le monde est devenu complexe. Ce constat, mille fois énoncé sur le ton de l’évidence, est à ce point partagé que plus personne ne le questionne. Mais en quoi les arbres, les villes, les écosystèmes comme l’ensemble des êtres et des choses qui nous entourent, y compris nous-mêmes, se seraient transformés sous la figure de la complexité ? Pour les auteurs, cette complexité ne relève ni d’un récit ni d’une théorie, mais d’une transformation concrète de nos territoires. Plus qu’une grille de lecture, le devenir complexe du monde désigne de profonds changements matériels dans l’étoffe même de la réalité. Comment se manifeste ce caractère matériel ? Quels défis lance-t-il à l’agir ? Alors qu’émergent partout de nouvelles formes de résistance face la destruction du vivant, c’est à ces questions qu’entend répondre ce livre, pour battre en brèche le sentiment d’impuissance qui menace à tout moment de nous rattraper.
Plutôt que d’appeler au retour de la figure de l’agir cartésien qui se prétend maître et possesseur de la nature, les auteurs proposent de revisiter la phénoménologie en déplaçant le rôle central qu’elle accorde à la conscience vers les corps. Un pas de côté qui se veut également une proposition pour une nouvelle éthique de l’acte, où la question est moins de savoir comment agir que de comprendre quelles seront les nouvelles figures de l’agir.
Un essai engagé et stimulant, explorant les possibilités de renouer avec un agir puissant dans un monde où les phénomènes comme les effets de nos actes sont marqués du sceau de l’incertitude. »

Présentations du livre

Parution du livre: « Le retour de l’exil. Repenser le sens commun » de Miguel Benasayag et Bastien Cany

Parution du livre: « Le retour de l'exil. Repenser le sens commun » de Miguel Benasayag et Bastien Cany

Aujourd’hui 24 février parait, aux éditions « Le Pommier », « Le retour de l’exil. Repenser le sens commun », livre co-écrit par deux membres du Collectif Malgré Tout et co-animateurs du séminaire « Comprendre et agir dans la complexité », Miguel Benasayag et Bastien Cany.

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« Fonctionner ou exister ? » : présentation publique le 09 novembre

« Fonctionner ou exister ? » : présentation publique le 09 novembre

A l’occasion de la sortie du dernier livre de Miguel Benasayag, « Fonctionner ou exister ? »,  le collectif Malgré tout et les éditions du Pommier vous invitent à rencontrer l’auteur lors d’une présentation publique, le 09 novembre à 21 h 00, à la Maison de l’Amérique latine.

Présentation du livre 

Mais que s’est-il passé dans nos sociétés occidentales pour que les Anciens de naguère soient devenus des « vieux », pour que les jeunes n’aient plus le temps d’être jeunes, pour que la fragilité, les failles ne soient plus assimilées qu’à des dysfonctionnements ?

A une époque où on nous demande de gérer nos existences comme on gère des entreprises, où les technologies digitales nous promettent de nous débarrasser des complications de la vie, la différence entre fonctionner et exister ne paraît plus aller de soi.

Que peut encore signifier l’idée d’existence à l’heure où les technosciences nous expliquent que la différence entre le vivant et la machine ne serait que quantitative ? Quelle est encore la valeur de l’expérience dès lors que les dimensions de la pensée, de la création, et même de l’amour seraient réductibles à des fonctionnements modélisables et améliorables ?

La rationalité occidentale est en crise, le grand mythe du progrès s’est fracassé, l’Homme a failli… Qu’à cela ne tienne ! Le bonheur et l’harmonie parfaite restent à portée de main, mais à une condition : accepter ce devenir machine.

Ce livre s’adresse à tous ceux qui ne veulent pas céder à cette peur qui nous invite à « entrer dans la cage pour notre plus grand bonheur ».

Car quelque chose reste et résiste. Ce quelque chose nous dit que la vie, la culture, l’amour ne se résument pas à leurs seuls mécanismes identifiables et modélisables.  Ce quelque chose résonne aujourd’hui comme une plainte, un appel mais il est aussi un pari. Celui que dans ce reste, ce « bruit dans le système », se niche encore les conditions mêmes de l’existence.

Philosophe, psychanalyste, chercheur en épistémologie, Miguel Benasayag est l’auteur de nombreux ouvrages dont La Singularité du vivant, Le Pommier, 2017 et Cerveau augmenté, homme diminué, La Découverte, 2016. Il anime avec Angélique Del Rey et Bastien Cany le collectif « Malgré tout ».

Cerveau augmenté, homme diminué

9782707189011Dernier ouvrage de Miguel Benasayag, Cerveau augmenté, homme diminué, est publié aux éditions La Découverte (mai 2016).

Le cerveau humain connaît, étudie, explique et comprend, au point qu’il en est arrivé à prendre comme objet d’étude… lui-même. Et les nouvelles connaissances sur le fonctionnement du cerveau ébranlent profondément nombre de croyances au fondement de la culture occidentale. Car les remarquables avancées des neurosciences rendent en effet désormais envisageable pour certains la perspective d’améliorer le cerveau et de supprimer ses faiblesses et ses « défauts » : le rêve d’un cerveau « parfait » semble à portée de la main.
Cette vision conduit à considérer notre cerveau comme un ordinateur qu’il s’agirait d’optimiser en l’améliorant par divers outils pharmacologiques ou informatiques.

À partir d’une vulgarisation très pédagogique de recherches récentes souvent très « pointues » en neurosciences, Miguel Benasayag montre ici, de façon fort convaincante, pourquoi ce nouvel idéalisme du « cerveau augmenté » est en réalité une illusion dangereuse : le monde qu’entendent préparer les transhumanistes et certains scientifiques risque fort d’être surtout habité par la folie et la maladie…
Une thèse critique solidement argumentée, qui a commencé à faire son chemin dans le milieu des chercheurs les plus préoccupés par les apories et les failles de ce nouveau mythe du progrès.

A propos de la parution de pour une nouvelle radicalité

Le siècle qui devait accoucher de toutes les émancipations est en train de finir comme un crépuscule mélancolique. Les expériences révolutionnaires ont tragiquement échoué, et le capitalisme, sous sa forme du libéralisme à outrance, paraît désormais aussi inévitable que le coucher du soleil, qui plonge dans l’ombre des millions d’hommes et de femmes auxquels on demande de se résigner.

Et pourtant… Au Chiapas ou en Afrique du Sud, en Belgique ou en France, les sans-terre, les sans-papiers, les sans-travail, tous ces « sans » là, paraissent ignorer le diktat des grands de ce monde. En prenant appui sur l’analyse de ces nouvelles formes de radicalité, et sur l’étude critique d’expériences plus anciennes (notamment des guérillas d’Amérique latine), les auteurs proposent dans ce livre une critique fondamentale du messianisme révolutionnaire et de la pensée classique de l’émancipation, qui ne concevait la liberté que comme la conséquence de la prise du pouvoir. Et ils explorent les voies d’une autre radicalité, plus porteuse de changements et d’espoir, et qui saurait éviter les pièges du pouvoir : celle d’une pratique de la liberté toujours en actes, ici et maintenant, et qui ne serait plus simple promesse.