Ciao la Pirate libertaire

20160512_130543 - copieEdith Charlton, fondatrice du Collectif Malgré Tout, peintre, militante, mannequin, psychanalyste… est, comment on dit, partie. En réalité, ni elle, ni nous ne pensons que « l’on parte » nulle part. En revanche, elle comme nous, nous savons que tous et toutes restons toujours. Nous lui faisons une place pour que ce qu’elle a été et pour que la multiplicité de cette très belle pirate, restent et continuent en nous, avec nous.

Si on doit se rappeler d’un trait central de sa personnalité, on pense immédiatement à son courage. Et certains services et groupes de répression savent de quoi nous parlons…

Querida companera Edith, HASTA LA ALEGRIA SIEMPRE

pour le collectif Malgré Tout, Miguel

Une nouvelle radicalité 

Une des préoccupations principales des gens qui aujourd’hui s’inquiètent du devenir de nos sociétés, réside dans le constat de l’évidente caducité des formes classiques d’organisation, celles des partis et grandes organisations politiques confondus avec les différentes « avant-gardes ». C’est comme si, face à un monde de plus en plus inquiétant, la société ne sécrétait plus ce qui fut sa défense naturelle : les avant-gardes politiques et culturelles.

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Comparaison n’est pas raison 

Moi, Miguel Bennasayag philosophe et psychanalyste je voudrais vous faire part de quelques réflexions en manière de témoignage au procès des six inculpés de Pau.

Dans l’histoire, comme aussi dans la vie, comparaison n’est pas raison. Étant très engagé dans les activités de RESF j’ai eu très souvent l’occasion d’entendre les parallèles faits entre le sort réservé aux enfants des sans-papiers aujourd’hui et celui réservé aux enfants juifs pendant l’occupation.
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Manifeste des Universités populaires et laboratoires sociaux 

Quand plus personne ne croit au progrès social, la crise n’est plus économique, elle est culturelle. Si la condition salariale est en régression, si les acquis sociaux sont remis en cause, si la répartition des richesses n’a jamais été aussi inégalitaire alors l’Etat perd son pouvoir régulateur. Nous ne sommes plus certain de voir nos enfants accéder à un meilleur statut que le nôtre. Les inégalités s’accroissent non seulement entre catégories d’un même territoire mais également à l’échelle internationale entre pays riches et pays pauvres.
Le modèle des « 30 glorieuses » qui garantissait un progrès économique, un progrès culturel et social linéaire pour les individus est dépassé. Avec une société planétaire livrée aux lois du marché, les personnes pour comprendre leur situation et leur rapport social, ne peuvent plus ni désigner d’adversaire, ni préserver un « secteur » « social » ou « culturel à l’écart des enjeux marchands. La crise devient culturelle parce qu’elle est la crise de représentation et de sens d’un modèle unique. La justice sociale, pierre angulaire du compromis de la société Industrielle, passe de la redistribution à la réparation ou l’assistance. Les dispositifs sociaux traitent alors les personnes sous l’angle du manque. L’exclusion n’est pas un problème, mais un choix, une solution économique, d’organisation de l’économie. Dans ce contexte, le travail social et culturel, plutôt que d’élucider le rapport social, préfère lutter contre la « précarisation » en ne travaillant qu’avec des exclus. Jusqu’à récemment, la démocratie de représentation et la république étaient crédibles et efficaces pour le plus grand nombre parce que son idéal était une promesse d’ascension sociale. Cette organisation économique et sociale était accompagnée de divisions politiques claires, qui recouvraient des clivages sociaux qui l’étaient tout autant. L’épuisement de la promesse républicaine peut conduire à la tentation de se débarrasser de la représentation démocratique et de l’arbitrage du politique. La démarche que nous proposons consiste à aller voir du côté du soutien à la démocratie mais par son approfondissement : nous voulons nous réapproprier le droit de raisonner, c’est-à-dire de questionner nos propres choix ou ceux pris par d’autres pour les confronter et les arbitrer. C’est à partir de cette analyse du contexte que nous proposons la construction « d’Universités Populaires-Laboratoires Sociaux ».

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Les « porteurs de troubles mentaux » : une question de mots ?

Lorsque nous avons, au Ceara, avec les membres du futur réseau international d’Universités populaires et Laboratoires sociaux (les Drs Marluce Oliveira et Arminda Rodrigues, de l’institut Vandick Ponte, le Dr Henrique Figueiredo Carneiro, de l’UNIFOR, et les Drs Cleide Carneiro et Jackson Coehlo Sampaio, de l’UECE), rédigé le manifeste du réseau à venir, il nous est venue une petite controverse. Là où, avec Miguel Benasayag, nous parlions de maladie ou de souffrance psychique, ils préféraient quant à eux parler de « porteurs de troubles mentaux ».S’agit-il d’une simple question de mots ou de quelque chose de plus profond ?

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