Crise de la société, crise du travail social

Notre société traverse aujourd’hui une crise d’une telle ampleur que, désormais, peu d’individus se risquent à envisager une issue favorable ou espèrent que la situation évolue dans le « bon sens ». Le fait marquant de cette crise est qu’elle touche tous les domaines de la vie, y compris ceux qui, pendant longtemps, sont apparus les plus stables. Nous vivons dans un monde d’incertitude, dont les bases sont craquelées et constamment remises en cause. La seule certitude désormais est qu’il n’y a plus de certitude…

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Les nouvelles luttes politiques en Amérique latine

Les Zapatistes mexicains, le mouvement de paysans sans terre du Brésil (MST), La Fédération Nationale Paysanne du Paraguay (Federación Nacional Campesina), le Rassemblement bolivien pour la Souveraineté des Villages (Asamblea para la Soberanía de los Pueblos : ASP)… Un nouveau mouvement révolutionnaire, hétérogène, démocratique et autogestionnaire parcourt l’Amérique Latine. Là-bas, les protestations sociales se mêlent aux revendications ethniques et féministes. Elles n’obéissent plus à une avant-garde bureaucratique chargée d’évaluer si les « conditions objectives » sont réunies pour réaliser une grève ou une occupation de terres, pour déterminer avec quel parti de la bourgeoisie nationale il faudrait faire alliance ou pour quel nouveau maître libérateur il serait bon de voter aux prochaines élections.Lire la suite

Pérou

Pour dénoncer le massacre quotidien dont sont victimes les peuples du monde entier et en particulier ceux du Tiers-Monde, un commando de rebelles a occupé pendant quatre mois l’ambassade du Japon à Lima. Là-bas, en effet, le Japon est en rivalité avec les États-Unis dans la course vers la spoliation et l’oppression du peuple péruvien.Lire la suite

A propos de la parution de pour une nouvelle radicalité

Le siècle qui devait accoucher de toutes les émancipations est en train de finir comme un crépuscule mélancolique. Les expériences révolutionnaires ont tragiquement échoué, et le capitalisme, sous sa forme du libéralisme à outrance, paraît désormais aussi inévitable que le coucher du soleil, qui plonge dans l’ombre des millions d’hommes et de femmes auxquels on demande de se résigner.

Et pourtant… Au Chiapas ou en Afrique du Sud, en Belgique ou en France, les sans-terre, les sans-papiers, les sans-travail, tous ces « sans » là, paraissent ignorer le diktat des grands de ce monde. En prenant appui sur l’analyse de ces nouvelles formes de radicalité, et sur l’étude critique d’expériences plus anciennes (notamment des guérillas d’Amérique latine), les auteurs proposent dans ce livre une critique fondamentale du messianisme révolutionnaire et de la pensée classique de l’émancipation, qui ne concevait la liberté que comme la conséquence de la prise du pouvoir. Et ils explorent les voies d’une autre radicalité, plus porteuse de changements et d’espoir, et qui saurait éviter les pièges du pouvoir : celle d’une pratique de la liberté toujours en actes, ici et maintenant, et qui ne serait plus simple promesse.

Vous avez dit État ?

Il est de bon ton dans le milieu dit contestataire de ne traiter la question de l’État que sur le mode négatif. Soit on est pour sa destruction et sa disparition totale, soit on le soupçonne de tous les maux. Mais on s’occupe peu de penser l’État dans le sens d’une construction positive.

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Centre social en Belgique

Cette expérience, comme le disent déjà les camarades belges dans leur journal Paroles nomades, part de l’idée que « Face à la situation du compartimentage de l’espace urbain, de la mise en boite et de l’étiquetage de notre condition, du saucissonnage de notre réalité, de nos vies… nous supposons que dans cette réalité-là, il reste un peu de place à d’autres pratiques, à d’autres idées, à une radicalité en mouvement. »

Joignant l’acte à la parole le « collectif sans-nom » a investi un immeuble vide dans le quartier de St Gilles à Bruxelles. C’est ainsi que depuis un mois se sont déroulés dans cet immeuble des « carrefours des luttes » réunissant un peu près tout ce qui bouge en Belgique, mais aussi des concerts, des expos, des pièces de théâtre, des activités pour les enfants, des actions sur le quartier, des rencontres en tout genre, des complots divers et variés, etc.

Bref, il s’agit d’essayer de construire des nouvelles figures de l’engagement, de potentialiser et de désenclaver toutes les pratiques susceptibles de créer des mondes possibles, c’est à dire de développer la vie.

Français, encore un effort…

Qui douterait que la France, ou plutôt, le monde entier s’apprête à célébrer un événement sportif et historique majeur ? Qui douterait qu’il s’agit là d’un événement exclusivement heureux et positif, bref, d’une « grande fête » ? Qui, alors, oserait aller à l’encontre de la liesse générale à laquelle nous nous préparons tous ?Lire la suite

Coca si, yanquis no

La télévision nous a appris à agir et penser par arc-réflexes : il y a ainsi des gentils qui font le bien, (les humanitaires par exemple ou d’autres, impuissants, mais de bonne volonté) et les méchants, qu’on considère comme des « barbares », dans le sens où ils menacent la culture, le monde et la si belle civilisation.

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Raison et révolte

« On a toujours raison de se révolter » : tel est le mot d’ordre d’une époque qui aujourd’hui apparaît comme révolu, appartenant à une sorte de « préhistoire ». Il y aurait ainsi eu une époque où les hommes et les femmes ont cru que l’on pouvait changer certaines réalités, et même que nous devions le faire ; changement dans le sens de la justice, de la liberté, et pourquoi pas de la vie et de l’amour.

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Le Tiers-état et le Tiers-monde

Le pouvoir néolibéral a réussi ce tour de force qui consiste à culpabiliser les chômeurs, les sans-toit et les « exclus » en tous genres au sujet de leur état de misère. C’est la honte qu’on voyait d’abord chez eux, qui sont pourtant la meilleure réussite du néolibéralisme… Dans une société où être pauvre est une honte, à la misère économique s’est ajoutée la misère psychologique due à l’opprobre qui en découlait.

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Nouvelles pratiques sociales, nouvelle solidarité

De l’urgence de résister
Depuis quelques années, la société et la culture traversent une crise profonde. L’élément nouveau qui a surgi récemment, c’est l’appréhension et la cristallisation dans le sens commun de l’ampleur et de la profondeur de cette crise. Aujourd’hui, en effet, personne ne croit plus qu’une élite ou qu’un homme providentiel soit en mesure d’affronter victorieusement les graves problèmes sociaux (chômage, pauvreté, désastres écologiques et sanitaires, etc.). Autrement dit, tout le monde sait que personne ne sait.

Le guévarisme n’est pas une méthode

Il y a trente ans, à La Higuera, petit village accroché à la cime d’une montagne bolivienne, était exécuté le Che Guevara.

Son corps, comme celui de ses compagnons de lutte, fut enseveli dans une fosse commune. Tombe NN qui inaugurait la longue liste de disparus qui allait suivre en Amérique Latine. Aujourd’hui, on tente de faire du Che une icône domestique bien fonctionnelle et apte à la consommation.

Pour nous, le guévarisme n’est pas une méthode, ce n’est pas quelque chose de figé dans l’histoire, c’est un élément du devenir libertaire. C’est pourquoi, au-delà de toute revendication marchande, au-delà du ridicule mausolée dans lequel les os du Che restent dorénavant prisonniers à perpetuité, nous revendiquons l’esprit de sa lutte sous mille formes différentes.

Le Che en tant qu’icône est mort. Le camarade Ernesto est toujours vivant. HASTA LA VICTORIA SIEMPRE

Bien triste pays qui ne peut acueillir la richesse du monde

Le débat qui a lieu aujourd’hui sur la question des sans-papiers tourne presque exclusivement autour des quotas et des critères d’admission. Tout en reconnaissant volontiers que la lutte commencée il y a deux ans avec l’occupation de l’église St-Ambroise était justifiée, qu’elle a attirée l’attention sur un certain nombre d’incohérences dans la législation, on nous rappelle avec bon sens que la France « ne peut pas accueillir toute la misère du monde ».

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