Il y a, premièrement, les inégalités liés à un traitement inégal des individus dans une société de classes. Elles reposent sur une croyance en une hiérarchie naturelle entre les individus de sang noble, et ceux qui n’en sont pas. Ces inégalités ont été, au moins formellement, disqualifiées par la Modernité. Depuis la Révolution Française, il est inscrit dans nos principes que “tous les hommes naissent libres et égaux en droit”. Les systèmes scolaires de la Modernité ont été construits sur ce principe d’une égalité de droit à accéder à la formation – même si de fait, ce n’est que dans la deuxième moitié du XXème siècle que l’école dite “unique” devient un projet concret et que disparaît l’école “à deux vitesses” : une école pour les paysans et les prolétaires, et une autre pour les bourgeois.Continue Reading
Un « savoir biodégradable » ou comment l’informatique devient le paradigme de l’apprentissage
Au mot de « compétence », je n’avais jamais, en tant qu’enseignante, été sensible autrement qu’à un mot du langage courant signifiant la possession d’un savoir faire précis… Jusqu’à ce que je découvre que l’« approche par compétences » (« APC » pour les intimes), promue par des organismes internationaux comme OCDE, avait réformé les contenus de nombreux systèmes éducatifs. Jusqu’à ce que découvre aussi que le mot de compétence, dans cette approche, avait le sens contraire du langage courant.
L’école des compétences : en sortir ?
L’école n’échappe pas à son temps. Elle a beau être, comme beaucoup s’en plaignent, “en retard sur son temps”, inadaptée aux jeunes “d’aujourd’hui” ainsi qu’aux exigences du monde du travail, ceci ne change rien au fait que l’école soit, même si de façon “inadaptée”, impactée par les changements sociaux entraînés par le mode de production actuel.
Le rouleau compresseur des « compétences » dans l’éducation
The steal roller of « competencies » in education
O cilindro compressor das « competências » na educação
Cuando competencia rima con mercado
Quand l’évaluation par compétences s’applique aux enseignants
Pour une éducation inscrite sous le signe du don
École innovante
Nous sommes professeurs de lettres et de philosophie dans un établissement public de France et nous voulons dire notre tristesse. Notre colère. Nous avons appris, il y a peu, que notre établissement déposait un projet d’ « école innovante » auprès du Rectorat, projet mené en partenariat avec… Microsoft ! Les établissements publics français ont une mission publique d’éducation. Ils doivent, cela va sans dire, évoluer avec leur société : si l’on tient absolument au novlangue actuellement en vigueur à l’Éducation nationale, disons qu’ils doivent « innover » ; mais quel besoin de le faire sous le coaching de Microsoft ?Continue Reading