Plus de 100 mineurs migrants occupent le 104 à Paris!

Samedi, à l’initiative du Collectif des jeunes du parc de Belleville, formé par des mineurs non accompagnés et sans-papiers, une centaine de mineurs avec quelques soutiens (20ème solidaire avec tou*te*s les migrant*e*s et d’autres) ont occupé le 104, lieu culturel de propriété de la Ville de Paris, suite à l’expulsion, ce mercredi, des migrants qui campaient sur les quais de Seine par la police et à leur harcèlement pendant la nuit (la police ayant interdit de leur laisser installer les tentes, de sorte qu’ils ont dû dormir par terre sous les ponts avec seulement des couvertures). Aucune solution n’avait été proposée par la Préfecture ou la Mairie, ce qui a motivé la décision d’occuper le lieu pour trouver un hébergement temporaire et demander à ce que des solutions d’hébergement soient trouvés.

Après deux nuits d’occupation, aujourd’hui les plus de 130 mineurs présents sur le lieu seront transférés dans des gymnases et centres d’hébergement de la Ville de Paris pour être logés.

Pour lire un article du Monde, cliquer ici. Le service de France 3 Île-de-France:

Voici le communiqué paru hier soir:

Les nouvelles du CENT-QUATRE

Environ 130 mineurs sont toujours à l’intérieur du CENT-QUATRE, sans qu’aucune solution d’hébergement ne leur soit proposée par l’État ou la Mairie.L’accès au lieu est réservé aux spectateur.ices muni.es de billets, alors que celui-ci est habituellement ouvert sur le quartier et appropriable par le voisinage. Nous regrettons la décision de fermer le lieu au public : l’action ne vise pas à empêcher les événements culturels et artistiques. Au contraire, la culture doit se faire pour tous et toutes, par tous et toutes. De nombreuses personnes manifestent leur soutien aux mineurs depuis l’extérieur du lieu, certain.es regrettent avec nous de ne pas pouvoir profiter de l’endroit mais tous et toutes comprennent la gravité de la situation.

Alors que la Préfecture s’est rendue responsable de la remise à la rue de 23 jeunes la semaine dernière, et quelques jours après l’expulsion sèche des multiples campements situés sur les quais de Seine, l’Etat continue de refuser le dialogue. Malgré sa capacité à réquisitionner des places d’hébergement et sa responsabilité dans la situation d’errance des jeunes, l’Etat poursuit sa politique raciste de non-accueil, mettant en danger des centaines de vies.

Face à cela, c’est la solidarité de différentes associations, collectifs et d’habitant.es du quartier qui permet à cette action de se dérouler dans les meilleures conditions. C’est cette solidarité, ainsi qu’une détermination sans faille à enfin faire respecter leurs droits qui anime depuis plusieurs mois la lutte du Collectif des Jeunes du Parc de Belleville.

Les mineurs passeront une nuit de plus dans ce bâtiment, sans aucune certitude quant aux propositions qui leur seront faites dans les heures et jours à venir et avec le risque d’une intervention policière en cas de non respect des conditions posées par la Mairie.

Nous attendons que l’État propose des solutions pérennes et des conditions de vie dignes aux jeunes en recours de minorité.
Nous invitons la Mairie de Paris, présente avec nous dans ce lieu depuis maintenant 24h à nous témoigner publiquement son soutien, en jouant le rôle d’opposition qui lui revient face à des politiques toujours plus sécuritaires et racistes.

Nous demandons une mise à l’abri immédiate de tous les mineurs au CENT-QUATRE et ce jusqu’à la fin de leur procédure de recours de minorité. Et nous n’oublions pas leurs nombreux camarades toujours à la rue, auxquels on interdit l’accès au bâtiment. 

Personne n’est illégal ! Des places il y en a, pour loger tous les mineurs ! Nos quartiers s’appellent SOLIDARITÉ ! Nos quartiers s’appellent RÉSISTANCE !

Cagnotte : https://www.helloasso.com/associations/liberte-egalite-papiers/formulaires/1