NPA, mini-jupes et révolution

Révolution : le mot revient souvent dans les propos d’Olivier Besancenot, porte-parole charismatique et médiatique du Nouveau parti anticapitaliste. Un mot qu’il emploie aussi bien en public, devant micros et caméras, qu’aux réunions politiques de son mouvement, en plus petit cercle. Olivier Besancenot veut changer le monde, changer le système, tout remettre à plat. Tremblez bourgeois… Eh bien justement, ils ne tremblent guère les bourgeois.

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Pas de solution : la seule voie de sortie…

Le mythe de la « croissance » et du « développement » véhicule des images identificatoires très claires de la vie bonne : avoir un bel appartement ou une jolie maison (chauffé(e) bien entendu, et équipé(e) de tout le confort ménager et « électro-ménager », dans un bel endroit et avec de l’espace), manger de bonnes choses (et surtout de tout à tout moment), s’habiller bien, c’est-à-dire à la mode (qui change tous les ans), pouvoir regarder la télévision (beaucoup), « chatter » sur internet (beaucoup aussi), être joignable (à tout moment) sur son téléphone portable, avoir des activités culturelles et faire des sorties culturelles variées (en fonction de nos goûts), pouvoir se promener et/ou séjourner dans de beaux sites tout à la fois « naturels » et aménagés pour le confort de chacun, recevoir ses amis, faire la « fête », voyager quand on le souhaite (et pour aller si possible dans des endroits très éloignés et très exotiques)… sans oublier la possession d’une voiture individuelle, l’existence de transports publics pour tous desservant très bien les différents lieux de France, des marchés, « supermarchés » et autre galeries marchandes en même temps commodes d’accès et agréables pour faire ses courses, des prix peu élevés, un gros « pouvoir d’achat » (un bon salaire donc), un travail qui nous évite de trop bouger de chez soi…

La Crise : quelle crise ?

La Crise actuelle n’est pas une crise financière, économique, écologique, esthétique, éthique, politique, sociale ou culturelle. Elle est tout cela à la fois et simultanément. C’est en quoi elle est totalement inédite. C’est une crise anthropologique. Pour le comprendre il nous faut remettre en question toutes nos croyances. Tant que nous n’en serons pas intimement et collectivement convaincus, rien ne résoudra La Crise.Continue Reading

Réflexions sur la classe préparatoire

Donatien et Lubna sont deux anciens élèves de « classes prépa ». Au moment où ils écrivent ce texte, ils viennent de terminer leur année d’« hypokhâgne » et s’apprêtent à quitter le célèbre système de sélection des élites françaises pour rejoindre les bancs de la faculté : pour Lubna, ce sera la fac de « ciné », et pour Donatien, celle de « philo ». Mais avant de changer de système, Donatien a fait part à son ancienne prof de philo de leur désir de mettre par écrit leurs réflexions sur l’année qui vient de se dérouler.

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A propos de la revitalisation du corps social…

Il y a quelques jours, lors d’une présentation de « La chasse aux enfants », après que j’eus affirmé que le RESF représentait, comme d’autres mouvements actuels, une nouvelle forme de militance dont l’objectif était moins la prise de pouvoir que la revitalisation du corps social, quelqu’un, dans le public, s’est inscrit en faux en disant qu’il ne fallait pas idéaliser ces mouvements-là et voir en eux quelque chose de nouveau : les mouvements sociaux avaient en réalité toujours fonctionné ainsi !Continue Reading

Chroniques du post-humain I (introduction)

Avec Miguel Benasayag, nous envisageons de publier dans cette revue, sans en engager nécessairement la ligne rédactionnelle de celle-ci, une douzaine de chroniques où nous échangerons à bâtons rompus des propos personnels non seulement sur les sciences et les technologies mais sur la façon dont elles sont reçues dans la France contemporaine. Avant d’entrer dans le vif du sujet, nous allons consacrer au moins deux de ces chroniques à présenter notre démarche et commencer à en justifier l’intitulé général. Jean-Paul BaquiastContinue Reading

Avons-nous toujours raison de nous révolter ?

I.

Parions que l’on se souviendra de l’article de Jean-Paul Sartre qui disait en substance : « nous avons toujours raison de nous révolter ». Cette thèse nous place d’emblée au cœur de la question de la révolte : car s’il y a bien deux concepts qui ne vont plus du tout ensemble de nos jours, ce sont ceux de raison et de révolte. Tandis que la raison est assimilée à la nécessité logique et ontologique, la révolte est assimilée, quant à elle, à l’immaturité, au manque de réalisme, au manque de complexité – quand elle n’est pas directement liée à cet autre signifiant, aujourd’hui passe partout : le terrorisme, ce mal absolu. Il vaut mieux alors ne pas se révolter.Continue Reading

Résister dans une époque obscure

« Ensemble, tout devient possible ». En adoptant ce slogan pour sa campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy a fait – une fois n’est pas coutume – un emprunt à gauche. Il est vrai que l’on ne sait pas quoi mettre derrière ce « tout »… Et aussi que la tendance à gauche sera, comme d’habitude, d’y lire le pire. Certes, le pire est « possible », tant l’ex-ministre de l’Intérieur a prouvé par le passé que les dérapages en tout genre lui étaient familiers, tant son souci aussi de concentrer les pouvoirs – politiques, économiques, médiatiques – fait planer de menaces sur la démocratie. Force est cependant de constater que les militants de gauche qui crient au loup en assimilant la politique du président à un fascisme rampant n’en sont pas moins pris au dépourvu lorsqu’il s’agit de présenter une alternative concrète à la politique de la droite. Sans doute parce qu’ils sous-estiment la « rupture » qui a porté une telle configuration au pouvoir.

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CptA, il torto della presenza

Ogni volta che varchiamo una frontiera subiamo una destabilizzazione psichica, viviamo una crisi di linguaggio , aveva detto Dennis Adams, artista americano che non a caso ha lavorato anche sul controllo sociale nelle arti contemporanee. La nostra esperienza di fronte alla “nominazione ufficiale” dei luoghi di eccezione che tratteremo oggi, è in parte testimonianza della stessa crisi, provocata, tuttavia, non soltanto dal varco (per noi impossibile) delle nuove frontiere interne alle stesse città in cui viviamo ma, ancor prima, dalla loro stessa creazione e dalle loro strategie di nominazione. Gli acronimi che identificano tali luoghi : Cpt(A), centri di permanenza temporanea ed assistenza, Cdi, centri di identificazione così come i Centri di accoglienza costituiscono per chi ha condotto le ricerche prese in considerazione una sorta di “trappole semantiche”, adottando un’espressione che ci è stata suggerita. Nella seconda parte della lezione, Ivan approfondirà questa tematica in maniera più puntuale… Adesso vorrei portare alla presenza questi luoghi inaccessibili, illustrarne la provenienza, l’emergenza e l’interpretazione che più ci è sembrata efficace per comprenderli.Continue Reading